jeudi 27 octobre 2016
samedi 15 octobre 2016
Compte rendu du café philo du 14 octobre 2016.Travail.
Nous étions 26
personnes à participer à ce café philo, le vendredi 14 octobre 2016, dans les
locaux du centre Ferdinand Lesseps de Bouffémont (Val d’Oise), sur le thème :
« Travailler moins,
est-ce vivre mieux ? »
Télécharger l’ensemble du compte rendu avec les
présentations, de Catherine Delaunay et de Pierre Haller.
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Paroles entendues
-
Travailler, c’est produire de la valeur
économique, différente de la valeur d’usage. Jusqu’en 1970 les fonctionnaires
n’étaient pas considérés comme des travailleurs productifs. 30 % du PIB est
distribué aux actionnaires. Le salaire est socialisé par les cotisations
sociales.
-
Ce qui m’a le plus pesé au travail,
c’est le poids de la hiérarchie.
-
Il ne faut pas se référer seulement à
l’économie pour déterminer la valeur du travail.
-
Le but du travail : l’économie,
s’occuper, être en paix avec soi-même.
-
Le travail, c’est produire des objets,
des services, des biens intellectuels. La valeur d’usage est différente de la
valeur économique. Le salarié en insertion reprend confiance en lui et à son
utilité sociale. Les conditions de travail sont variables selon les
entreprises. L’économie
sociale et solidaire prend en compte d’autres critères
qu’économiques.
-
On ne peut pas dissocier individu et
société. Le travail est un fait sociétal. Dans le temps, les nobles et le
clergé ne travaillaient pas, mais parlaient tout de même de la fonction
rédemptrice du travail. Il faut un droit à la paresse.
-
Ne pas travailler, c’est vivre mal dans
notre société.
-
Les gens qui ne travaillent pas
devraient trouver un autre rôle dans la société.
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J’ai travaillé avec les dockers en
Erythrée, c’est épouvantable. J’ai travaillé avec ceux de Marseille, c’est le
paradis en comparaison.
-
Le temps de travail des bénévoles est parfois
valorisé en termes monétaires.
-
L’économie a poussé à la surconsommation
au détriment de la planète.
-
La société de consommation pousse à
produire sans fin des objets éphémères. Il faut recycler. Réaliser une œuvre
est durable.
-
L’addiction au travail est une
aliénation.
-
J’ai travaillé 100 heures mon piano pour
une heure de concert. Le travail artistique est spécifique à chaque type d’art.
-
Le travail artistique des violonistes
semble causer moins de troubles squeletto-musculaires que le travail de bureau.
La souffrance physique et morale au travail se traduit souvent par des troubles
squeletto-musculaires.
-
Est-ce que les femmes ne vivaient pas
mieux au foyer ?
-
Les femmes ont toujours travaillé,
souvent durement, sauf dans un certain modèle bourgeois à partir du 19ème
siècle. Dans le monde agricole tout le monde travaille. En Afrique, certaines
femmes travaillent aux champs avec le bébé attaché dans le dos.
-
D’une part, l’hypertrophie du travail
conduit à l’abrutissement. D’autre part,
il y a de moins en moins d’emplois et davantage de cas de décrochement
social avec des sentiments de non-sens de la vie et de non-utilité sociale. Le
chômage n’est pas synonyme de temps libre pour l’épanouissement personnel. Le
chômeur est une proie pour le populisme politique. La dégradation du travail
entretien les personnes dans un état de dépendance.
-
L’école ne fait pas le nécessaire pour
valoriser l’apprentissage.
-
Les parents ne peuvent plus nommer leur
travail aux enfants. Il y a le temps du travail et le temps de la vie.
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Les gens sont payés pour consommer.
-
Il faut valoriser l’enseignement en
payant mieux les enseignants.
Tour de table
-
Le nombre d’emplois va en diminuant. Il
faudra intégrer d’autres valeurs non économiques dans le travail.
-
On peut s’investir dans d’autres
activités qu’économiques.
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Travailler mieux pour vivre vieux.
-
Le chômage ne va pas diminuer.
-
A
la Cité
des métiers , on est confronté aux problèmes de burnout
et de bore
–out
des travailleurs.
-
Il faut réinventer le travail.
-
Les épouses des artisans n’étaient pas
reconnues comme travailleuses. Il y a un manque de valorisation.
-
Il y a un problème de formation. Le
politique parle trop d’économie. Il faut faire parler les jeunes, les préparer
à la coopération, aller sur le terrain. Certains chefs d’entreprises le font.
-
Le sujet « travailler moins pour
vivre mieux » est un sujet opportuniste, comme certaines maladies. Je suis
« workaholic »,
retraitée en principe, je continue à être sollicitée 50 heures par semaine par
mon travail d’orthophoniste parce que le métier connaît une grave pénurie suite
à des ukases ministériels.
-
Le Bhoutan a introduit dans sa
comptabilité nationale la notion de Bonheur
National Brut. Mais il s’agit tout de même d’une
société féodale et moyenâgeuse.
-
On ne s’occupe pas assez des métiers du
futur.
-
Les besoins de bases devraient être
automatiquement satisfaits. La société de consommation est avant tout
hiérarchique.
-
Après 40 ans de métiers et 10 ans de
retraite, je continue à travailler par plaisir et par choix. Avant je perdais
ma vie à travailler professionnellement. Le travail est source de liens sociaux
intenses. Il faut travailler mieux pour préserver la planète et pour partager
le travail.
-
On se défausse trop sur le politique. Nous
sommes collectivement responsables.
-
En Ardèche ou en Lozère, il y a
actuellement un grand nombre de personnes qui ne vivent pas si mal que d’allocations
et de petits boulots.
-
Le travail volontaire sera un jour
comptabilisé dans le PIB. Nous allons vers une société de troc de services.
-
Comment vivront à l’avenir les
laisser-pour-comptes du progrès ?
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On assiste à une dégradation
psychologique du travail. Le rendement passe avant la qualité du travail. La
précarité des emplois profite aux actionnaires. Il faut revenir à l’humain.
-
Le regard sur l’autre est fonction de
son travail.
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Faut-il vivre pour travailler ou
travailler pour vivre ? Le travail restera une contrainte. Les besoins de
l’homme ne sont pas liés au travail mais au temps libre. Le travail est
différent de l’activité.
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En Allemagne beaucoup de gens ont
plusieurs boulots pour survivre, ce qui par ailleurs fait baisser le taux de chômage.
L’immigration répond aux besoins de l’industrie. L’économie sociale
et solidaire représente en France 10 % du PIB et 2 millions d’emplois. 600.000
postes peu qualifiés ne sont pas pourvus en permanence. On ne connaît pas les
métiers de demain (énergies renouvelables, économie d’énergies, recyclage). On
est en permanence en mutation technologique. La formation est un enjeu capital.
Les savoirs de base font souvent défaut.
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Pour moi, vivre c‘est travailler. Toute
vie est travail.
-
Jacques
Duboin(1878-1976) a inventé l’économie
distributive basée une monnaie distributive, une monnaie de consommation,
correspondant à l'activité économique et ne permettant aucune
spéculation ; un revenu de base universel ; un partage du
travail lié à la signature d'un « contrat social » ; une
démocratie locale et participative ; la propriété d'usage.
-
Personne ne va dire que le but de l’existence
est le travail.
-
Il faut une juste harmonie entre travail
et loisir.
-
Il faut une juste harmonie entre les
intérêts de la personne et celui du système économique.
-
Il faudrait un plus juste équilibre entre
les parties prenantes et les pouvoirs en jeu : travailleurs,
entrepreneurs, actionnaires, syndicats, politiques, Etat.
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Il faut former les dirigeants à l’humain.
lundi 3 octobre 2016
samedi 1 octobre 2016
Compte rendu du Café philo du 30 septembre 2016, Interdits
![]() |
Léonard de Vinci-Chapelle Sixtine du Vatican 1512-Adam et Eve chassés du Paradis |
Nous
étions 37 personnes à participer à ce café philo, le vendredi 30 septembre 2016
dans les locaux du centre Ferdinand Lesseps de Bouffémont (Val d’Oise), sur le
thème :
«
Peut-on vivre en société sans interdits ? »
Télécharger
l’ensemble du compte rendu avec les
présentations de Catherine Delaunay, d’Arlette Coutin, de
Georges Sananès et de Pierre Haller.
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Paroles
entendues
-
La fête des fous au Moyen-âge était une soupape de sécurité.
-
Les carnavals dans le Nord effacent momentanément les hiérarchies
sociales.
-
L’interdit a aussi une connotation positive, il crée du lien social.
L’interdit alimentaire est constitutif de certains groupes.
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Les règles se complexifient à mesure que la société se complexifie.
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L’homme est sujet et objet de la loi.
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Est-ce que l’interdit est juste ou injuste pour moi ?
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L’interdit peut être source de conflit d’intérêt. Le vol peut être
moralement justifié.
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Les règles évoluent dans l’espace et dans le temps.
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Le droit d’ingérence était interdit dans mon enfance.
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Il faut parfois braver les interdits. Exemple Rosa Parks pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis.
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Les interdits obèrent la créativité (ou la stimulent ?). Notre
société multiplie les interdits.
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Le droit social a évolué grâce à la transgression d’interdits.
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L’origine de la vie est une transgression.
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Il faut transgresser les lois iniques ou scélérates.
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Sans interdit, n’importe qui fait n’importe quoi.
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Les fous, qui ne savent pas qu’ils sont fous, n’ont pas d’interdits.
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Il y a des sociétés avec d’autres codes.
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Je crois davantage aux vertus de la culture qu’à la multiplication des
interdits.
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On ne maitrise plus l’inflation des lois.
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L’interdit doit être discutable et utile.
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Le pacte social est constitutif de la personne.
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Pas de société stable sans interdits et de valeurs morales.
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J’aurais préféré que l’on parle de prescriptions.
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Les interdits ne sont pas figés.
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Il faut tenir compte de l’évolution de la société.
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Il faut parfois transgresser.
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Le droit des femmes a évolué par la transgression des lois patriarcales.
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La démocratie est le meilleur moyen de faire évoluer es interdits.
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Les interdits révèlent notre humanité qui a besoin de sécurité, de santé
et d’environnement sain.
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A quoi sert un interdit si on ne peut le faire respecter ?
-
Peut-on rester soi sans interdit ?
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Chacun est responsable.
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L’éducation doit apprendre aux enfants à obéir sans soumission et sans
rébellion perpétuelle.
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Les normes devraient se discuter avec tous et non être imposées par une
élite.
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Peut-on vivre en société sans liberté ?
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On peut combattre les interdits lorsqu’ils ne sont pas justes.
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Les lois viennent d’en haut. Il faut que chacun questionne ses propres
interdits.
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La technologie moderne est au service de la répression efficace.
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Les génies (Einstein, Léonard de Vinci) ont transgressé les normes en
vigueur.
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Il faut des règles de vie. Cela s’apprend dès l’enfance.
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L’esprit qui n’est pas libre ignore sa prison.
-
Il faut contrôler les contrôleurs.
-
Il faut désobéir avec la raison et le cœur.
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