Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

+ Retrouvez facilement le site Internet du Chemin du philosophe en tapant "cheminphilo" sur un moteur de recherche Internet.

+ Pour découvrir le Chemin du philosophe en forêt : un petit film .

+ Pour télécharger la brochure 2021 du Chemin du Philosophe.

+ Audioguide du Chemin du philosophe en forêt, télécharger sur smartphone via le lien ou avec le code QR (en forêt le chargement par QR dépend du réseau de votre fournisseur d'accès).

+ S'y promener avec ValdoiseMyBalade.

+ Pour trouver le Chemin du Philosophe : carte (avec le GPS, programmer 179, rue de Paris, Montlignon, le parking est proche).

+ La participation aux activités de l'association implique une éthique de neutralité et de tolérance ainsi qu'une étiquette de courtoisie. L’accès est libre à la plupart des activités.

+ Pour soutenir et adhérer à l'association ou renouveler annuellement : Bulletin d'adhésion.

+ Pour nous écrire : cheminduphilosophe(arobase)wanadoo.fr

 

Station "L'homme et le cosmos"

Station "L'homme et le cosmos"
Cadran solaire analemmatique - juin 2014

Programme

Programme des activités à venir (cliquez sur le lien)


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samedi 28 novembre 2009

Café philo du 27 novembre 2009 - compte rendu







Ce 27 novembre 2009 au café philo de la boulangerie Piérol de Margency (95), 27 personnes ont tenté de répondre à la question : Pourquoi des régimes autoritaires ? Cette question a été examinée selon deux types d’approches : l’anthropologique et la politico-historique.
Quelques penseurs de l’autoritarisme
Etienne de la Boétie (1530-1563) auteur du Discours sur la servitude volontaire, stigmatise la complaisance du peuple vis-à-vis des tyrans due à la peur et l’engourdissement de la pensée. Montesquieu (1689-1755) est l'un des penseurs de l'organisation politique et promoteur de la séparation des pouvoirs sur laquelle les démocraties modernes s'appuient. Gérard Mendel (1930-2004) est le père de la sociopsychanalyse qui propose une explication psychanalytique de la soumission à l’autorité par la peur archaïque et le besoin de protection profondément ancrés dans la psyché. Les régimes autoritaires sont liés aux structures patriarcales et connaissent aujourd’hui un déclin avec celui de la figure paternelle. (L’émancipation de la femme est-elle la cause ou l’effet de démocratisation des sociétés ?)
Les régimes autoritaires aujourd’hui


Trente pays entre 1974 et 1990 connaissent un mouvement de transition vers la démocratie. Cette vague succède à deux autres mouvements vers la démocratie. Le premier des années 1820 à l’année 1926 : 29 démocraties voient le jour. Ce mouvement est interrompu par la naissance de régimes autoritaires, à la fin des années 20 et au début des années 30. La deuxième vague a lieu après la deuxième guerre mondiale : en 1962, on compte ainsi 36 démocraties.
Cette troisième vague de démocratisation correspond à l’effondrement d’un certain nombre de régimes autoritaires en Europe occidentale (au Portugal en 1974, en Grèce la même année, en Espagne en 1975), en Amérique Latine (Pérou en 1980, Argentine à partir de 1982 et la guerre des Malouines, Uruguay en 1983, Brésil en 1984), en Asie du Sud-Est (aux Philippines en 1986, en Corée du Sud en 1987, et, dans une certaine mesure, à Taïwan l’année d’après). Elle est également évidemment liée à l’effondrement du système totalitaire soviétique en Europe de l’Est, à partir de la fin des années 80.
Si ces régimes autoritaires se sont effondrés, c’est parce qu’ils ont fini par manquer de légitimité aux yeux de leurs populations, et avant tout aux yeux des élites. Certes, il existe d’autres facteurs : la croissance économique sans précédent des années 60, l’évolution de l’Eglise catholique, particulièrement depuis Vatican II, qui est devenue une force d’opposition à l’autoritarisme, enfin les changements dans les politiques étrangères des Etats-Unis et de la Communauté européenne. Mais le manque de légitimité paraît premier. 


Démocratie, autoritarisme, totalitarisme
Les frontières entre ces régimes politiques sont floues, on peut les schématiser par les caractères suivants :
Démocratie : séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ; alternance du pouvoir ; suffrage universel, état de droit, société civile. 
Régime autoritaire : pluralisme limité, idéologie mal définie, faible mobilisation, oligarchie, clanisme, clientélisme, état policier, ennemis internes et externes, dans certains cas, soutien des démocraties occidentales car constituerait un moindre mal.
Régimes totalitaires : idéologie visant à transformer l’homme (nazisme, marxisme-léninisme), collectivisme, imbrication des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire, endoctrinement, absence de liberté des médias, mainmise sur la culture, état policier, militarisme, camps de concentrations, internements psychiatriques, ennemis internes et externes.
Quelques paroles entendues
La démocratie a besoin d’autorité pour fonctionner. Une certaine coercition est légitime.
Le régime soviétique s’est effondré parce qu’en face il y avait de belles voitures.
La peur fonde l’autorité : de la mort, de la maladie, de la misère, de l’ennemi (réel ou imaginaire), de la sanction.
L’autorité est le premier de degré de l’hypnose.
L’autoritarisme ne manquera jamais de sbires qui exécutent les basses œuvres.
De nombreux dominants possèdent un réel charisme qui transforme l’autoritarisme en séduction.
Les médias et les technologies de communication modernes contribuent à libérer les peuples de la tyrannie.
Certaines cultures semblent plus enclines que d’autres à accepter l’autoritarisme ou le totalitarisme.
A la chute du communisme en, certains jeunes se sont sentis désemparés et ont rejoint des mouvements extrémistes.
Les puissants ont souvent un réel sentiment, éventuellement pathologique, de supériorité.
Jean-Paul II disait aux Polonais : « N’ayez pas peur ! »
L’autorité peut être un guide. Elle peut être contractuelle. L’autorité n’est pas qu’un rapport de force.
Le droit doit être la valeur suprême.
Beaucoup de femmes ne divorcent pas par peur de la liberté.
Il y a un compromis à trouver entre liberté et sécurité.
Les démocraties occidentales ne sont pas à l’abri de dérives autoritaires en contradiction avec les principes affichés. La régulation du pouvoir dans les démocraties doit se faire aussi par la société civile, c’est-à dire par des organisations non gouvernementales et non commerciales.

vendredi 20 novembre 2009

Journée mondiale de la philosophie


L'UNESCO, l'association Philolab, l'Université Paris 12, l'IUFM de Créteil et le magazine Sciences Humaines ont  marqué la journée mondiale de la philosophie par "Les Rencontres sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques", les 18 et 19 novembre 2009 à l'UNESCO, Paris. "Et si l'on philosophait autrement ? " telle était la question débattue par quelques centaines de participants qui se sont répartis en plusieurs ateliers. Ces ateliers ont abordé les thèmes de la philosophie dans les écoles, dans la cité, dans les milieux médicaux-sociaux, dans les entreprises, au théâtre ou dans les cafés philo. Philolab et ses partenaires se proposent de prolonger le travail de réflexion autour de ces thèmes tout au long de l'année à venir dans le cadres de groupes de travail ouverts. L'UNESCO conduit un travail délicat et méritoire à l'échelle mondiale de réflexion philosophique sur les droits humains, la place des femmes, l'éthique, la pauvreté...
Notre Chemin du Philosophe, pour sa part,  semble bien constituer une des manières de philosopher autrement, en surprenant de nombreux promeneurs au coin du bois....

dimanche 8 novembre 2009

Plantation d'un ginkgo biloba









Ce dimanche d'automne, avec les faveurs de la météo, une bonne vingtaine de personnes ont participé et assisté à la plantation d'un ginkgo biloba au milieu de la sculpture "Humanité". Michel Leclercq, son auteur, avait fait le voyage de Bretagne pour l'occasion. Une "bouteille à la terre", contenant des messages de participants a été enfouie à côté de l'arbre. Elle est censée garder la mémoire pour un futur lointain de cette opération et du sens que chacun lui donne. Voici un des textes scellés dans cette bouteille, à côté d'autres, dont le poème Goethe sur le ginkgo :

Ginkgo biloba

Ce ginkgo biloba, d’une taille de trois mètres, a été planté le dimanche après-midi du 8 novembre 2009 par les représentants de l‘association du Chemin du philosophe au pied de la sculpture « Humanité » de Michel Leclercq.

La sculpture est implantée depuis le mois de juin 2009 sur la station du Chemin du philosophe dédiée à « L’Homme et la nature ». Le chemin du philosophe est un parcours de méditation dans la forêt domaniale de Montmorency créé à partir de 2004.

En ce début de 21ème siècle l’humanité se montre préoccupée par les menaces qu’elle fait peser sur l’écosystème, son climat et sa biodiversité.

Puisse ce ginkgo biloba, dont l’existence de l’espèce remonte à 250 millions d’années, constituer longtemps un hymne à la vie !



La cérémonie a été conclue par un goûter fort convivial approvisionné grâce aux talents pâtissiers des uns et des autres.





dimanche 1 novembre 2009

Café philo du 30 octobre 2009 : compte rendu






Le langage trahit-il la pensée ? a été le thème de ce café philo qui a réuni dans la nouvelle boulangerie Piérol de Margency (95), une trentaine de personnes auxquelles le jeune directeur, Antony, a réservé un accueil chaleureux et généreux.

Pour cadrer le débat, les définitions et problématiques suivantes ont été retenues. Le langage au sens large constitue la faculté de communication ; au sens restreint, celle d’expression de la pensée. La pensée s’élabore à l’intérieur de l’être humain, elle est constituée d’idées et de réflexions. Trahir revêt au moins deux sens : être déloyal ou révéler ce qu’on voudrait cacher.
Les différents sens possibles de cette question indiquent en soi les ambiguïtés du langage.
Quatre problématiques apparaissent :
- Les rapports du langage et de la pensée ; le langage apprauvrit-il ou déforme-t-il la pensée ?
- Les rapports du langage conscient et de la pensée inconsciente : le langage révèle-t-il une pensée cachée ?
- La nature même du langage : le langage est-il par essence équivoque, voire trompeur ?
- Les utilisations du langage : le langage permet-il des abus volontairement ?

Types de langages
Il existe différents types de langages : parlé, écrit, artistique, mathématique. Ils s’expriment selon différents modes : narratifs, métaphoriques, poétiques, humoristiques, religieux, incantatoires, axiomatiques. Les moyens de diffusion sont la parole, l’imprimé, le cinéma, internet. Le support crée le langage. Le média constitue parfois une grande partie du message, comme dans le cas de la publicité ou la politique. Les objets de la vie courante sont éléments de langage, selon Jean Baudrillard dans Le système des objets publié en 1968.

Le langage créateur
Le langage dit et crée la réalité.
Le langage et la pensée coévoluent. L’homo sapiens sapiens sait qu’il sait. Son langage et sa pensée sont capables de se dire eux-mêmes par des métalangages, donc de s’auto-générer.
« Il y a interaction entre langage et pensée. Un langage organisé agit sur l'organisation de la pensée, et une pensée organisée agit sur l'organisation du langage. » (Ahmad Amin)
Les langages permettent l’émergence de pensées collectives. Ils relient et divisent les humains.
« Le langage structure tout de la relation inter-humaine. » (Jacques Lacan)
Les langages se comportent comme des espèces vivantes. Ils évoluent dans le temps, dans l’espace et selon les groupes sociaux.
« Babel est un accomplissement de la véritable destinée des hommes. La dispersion est plutôt une bénédiction, dans le sens où aller aux antipodes, essaimer est la vocation humaine même. » (Claude Hagège).
L’extinction actuelle des langues minoritaires constitue une menace pour l’humanité, au même titre que la perte de la biodiversité animale et végétale.

Les langages spécifiques
- Le rêve est un langage.
- L’inconscient est structuré comme un langage, selon Jacques Lacan.
- La violence est souvent l’expression de l’impossibilité de communiquer par les mots.
- Les statistiques expriment en chiffres des réalités complexes qui ne sont pas nécessairement quantifiables. Elles révèlent par contre et mettent en perspective des réalités non immédiatement perceptibles.
- L’hypo- et l’hypercorrection du langage représentent les styles et les manières de s’exprimer de groupes sociaux qui leur permettent de se distinguer les uns des autres. Elles constituent les habits et déguisements linguistiques des individus et des groupes.
- Le politiquement correct est un style de langage, en cours notamment dans les institutions, utilisant des périphrases euphémisantes et bien-pensantes. Par réaction, il a engendré le politiquement incorrect dans les discours populistes.

Les limites du langage
« Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage. » (Henri Bergson)
« La richesse du réel déborde chaque langage, chaque structure logique, chaque éclairage conceptuel.» (Ilya Prigogine)

Le langage est trompeur
« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent. » (George Orwell)
« La philosophie est une lutte contre la manière dont le langage ensorcelle notre intelligence.» (Ludwig Wittgenstein)
Les jargons spécifiques, fédérateurs et créateurs dans un premier temps, enferment les scientifiques, les religieux, les idéologues, les entreprises, tout comme les "sauvageons des banlieues".
Le charabia constitue le stade ultime de dégénérescence de ces jargons en causant, dans certains cas, des dégâts humains.
Chaque concept est entouré pour chaque individu d’un halo de connotations différentes qui en déterminent le sens. La perception d’un message n’est pas nécessairement la même entre l’émetteur et le récepteur. Il en résulte parfois des conflits.
« Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité, ni fausseté. » (Thomas Hobbes)
"Le meilleur de nos convictions ne peut se traduire par des paroles. Le langage n'est pas apte à tout". (Johann Wolfgang von Goethe)

Conclusion
« Nous avons un devoir moral de parler avec rigueur. Nous sommes responsables de notre parole. » (Catherine Delaunay)