Paroles entendues
samedi 30 janvier 2016
Compte rendu du café philo du 29 janvier 2016, devoir, bonheur
Nous étions quarante et une personnes à participer à ce café
philo, le vendredi 29 janvier 2016, au Centre culturel de Bouffémont, sur le
thème :
« Le devoir conduit-il à sacrifier notre bonheur ? »
Les thèmes des prochains cafés philo sont :
+ Vendredi 19 février 2016 : « Morale et politique
sont-elles compatibles ? »
+ Vendredi 25 mars 2016 : « Sommes-nous prêts à changer de
mode de vie pour sauver la planète ? »
Nous avons testé une légère modification du déroulement du
café philo. Elle a consisté, au tout début, à réaliser un rapide tour de table
d’une dizaine de minutes pour laisser dire aux participants ce qu’évoque le
sujet a priori. Ces propos sont rapportés ci-dessous.
ooo
Télécharger
toutes les présentations, celle de Catherine Delaunay et
celle de Pierre Haller ainsi que le poème d'Arlette Coutin.
ooo
Paroles entendues
Introduction
-
Deux mots importants : bonheur et devoir.
-
Le devoir est une injonction de l’enfance.
-
Préciser le sens du mot bonheur.
-
Le bonheur, c’est l’instant présent, le devoir
renvoie vers le futur.
-
C’est « notre » bonheur qui compte.
-
Le sacrifice est connoté négativement. Il évoque
le masochisme religieux. Il se réalise au détriment de l’un par rapport à
l’autre.
-
Le devoir c’est la culpabilisation. Le bonheur
ne se fait au détriment de personne.
-
A-t-on le droit d’être égoïste ? On a le
devoir d’être heureux.
oo
Débat
-
L’obéissance au devoir est une résistance à
soi-même.
-
Deux types de devoirs : celui imposé par
les autres qui est changeant ; celui imposé par son éthique personnelle.
Le bonheur, c’est personnel. On peut sacrifier le bonheur par devoir consenti
fondé sur l’éthique personnelle.
-
On ne fait pas nécessairement son devoir par
plaisir, mais il peut conduire au bonheur.
-
On patauge dans la définition du bonheur.
-
Le bonheur est un état d’esprit individuel. Le
rapport du bonheur au devoir est une question personnelle.
-
Les nécessités immédiates sont satisfaites par
le devoir. Le bonheur est lié à un objectif matériel ou spirituel. Il y a un
certain égoïsme dans le bonheur.
-
Bonheur veut dire « bonne augure ».
-
Le bonheur, c’est la possibilité de suspendre
momentanément la douleur de la vie.
-
Il n’y a pas de définition universelle du
bonheur. Mais c’est tout de même une valeur universelle.
-
« Le bonheur, c’est du chagrin qui se
repose, il ne faut pas le réveiller », Léo Ferré. Je suis
incapable de dire si je suis heureux.
-
Le bonheur, c’est le présent, l’absence du passé
et du futur. Il est absolu ici et maintenant.
-
Les enfants sont parfois dans le bonheur absolu,
dans le chagrin absolu aussi.
-
Shakespeare se sent heureux parce qu’il n’attend
rien des autres. Le bonheur est en soi-même.
-
Le langage actuel banalise le bonheur :
« ce n’est que du bonheur ».
-
On ne peut pas effacer le passé, mais le bonheur
suspend le temps. Dans toute action, il y a un gain.
-
Le bonheur est relationnel.
-
Le bonheur n’est pas relationnel mais personnel.
-
Les gens heureux vivent plus longtemps.
-
Pour Helmut Schmidt, le
chancelier allemand, toute sa vie a été de faire son devoir, sans passion pour
la politique.
-
La souffrance dans le dépassement de soi peut
être source de bonheur ; exemple Alain Bombard, qui a
traversé l’Atlantique en solitaire en 1952.
-
Il est difficile d’être heureux sans liberté.
-
Mon bonheur, c’est que mes enfants soient
heureux.
-
Le devoir consenti, c’est le bonheur.
-
Il y a des règles qu’il faut remettre en
question. Certains devoirs servent uniquement à la cohésion du groupe.
-
Selon Hannah Arendt, les kapos n’obéissaient pas, ils
consentaient à la barbarie.
-
Chacun a sa conception du devoir.
-
Le bonheur et le devoir sont des manières de
voir le monde. Il y a toujours des raisons d’être heureux.
-
Le bonheur se voit après coup.
-
Et le bonheur de l’état amoureux dans tout
ça ?
-
L’augmentation du nombre de divorces indique une
quête du bonheur au détriment du devoir conjugal et familial.
-
C’est une erreur de chercher le bonheur en
dehors de soi-même. C’est le bonheur de pouvoir vivre dans le présent.
oo
Tour de table final
-
Devoir et Bonheur sont antinomiques. Il faut
être un adulte responsable, tout en gardant une âme d’enfant.
-
Il faut accrocher son bonheur à une étoile, avec
les autres.
-
Le bonheur est dans le pré et le pré est loin.
-
Le bonheur est dans le prêt.
-
Quand il faut sauve r la vie de quelqu’un, on ne
choisit pas son devoir.
-
Le devoir est la libération des contraintes qui
amène à la paix de l’âme et donc au bonheur.
-
Il faut trouver l’équilibre entre l’homme
sensible et l’homme rationnel. Pour donner du bonheur, il faut qu’il soit en
nous.
-
Je sacrifie un minimum au devoir sociétal. Je
vis au bonheur par des objectifs personnels.
-
Le devoir est compatible avec le bonheur. Le
progrès repose sur le sacrifice présent au profit du futur, voire des
générations futures.
-
Mon devoir était dans ma vie professionnelle,
mais j’ai sacrifié ma vie familiale.
-
Il faut réduire les devoirs contraints et
augmenter la liberté.
-
Il faudrait interroger les gens qui consacrent
leur vie à s’occuper des autres.
-
Le bonheur, c’est complexe, je n’ai pas encore
trouvé.
-
Le bonheur est en nous. Il est là.
-
Le devoir ne doit pas sacrifier la vie. Il y a
des limites au sacrifice.
-
Le divorce m’a rendu le bonheur.
-
Par le devoir, j’accepte ce qui n’est pas acceptable.
-
Mes devoirs, je les ai toujours exécutés dans la
joie. Le bonheur, c’est la relation à l’autre.
-
Le devoir c’est rendre une dette.
-
Qu’en dit le bouddhisme ? Voir
le livre coécrit par le moine Matthieu Ricard, le
psychiatre Christophe André et le philosophe Alexandre Jollien.
-
Le devoir coercitif n’est pas antinomique au
bonheur.
-
Dans mon enfance, j’avais un « carnet de
sacrifices ». Plus je vieillis, moins je m’impose de sacrifices.
-
Le devoir, c’est faire le bonheur des autres.
-
Le bonheur, c’est un état d’harmonie.
-
Le bonheur est un absolu. Le devoir devrait être
spontané.
-
Une vie réussie consiste à faire son devoir.
-
Le bonheur, c’est ici et maintenant.
-
Réussir sa vie, c’est choisir ses devoirs.
-
Le devoir dans le travail est source de bonheur.
-
Au nom du devoir, j’ai retardé mon divorce. Par
la suite les enfants me l’ont reproché.
-
Le bonheur se cultive, il est en soi.
-
Je suis heureux de vivre dans un pays en paix.
-
Prendre le pouvoir, c’est imposer des devoirs
aux autres. La démocratie doit limiter les devoirs au strict nécessaire pour
garantir la liberté.
-
Le bonheur, c’est « avoir » et « être ».
C’est aussi un effort sur soi-même. Le devoir est nécessaire pour réaliser son
bonheur et celui des autres.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire