samedi 19 octobre 2019
Compte rendu du Café philo du vendredi 18 octobre 2019 : Pardonner
Version 19 10 2019
Nous étions 33 personnes à participer à ce café philo, le vendredi 18
octobre 2019, dans les locaux du centre Ferdinand Lesseps de
Bouffémont (Val d’Oise) sur le thème :
« Peut-on tout pardonner ?»
Le thème du prochain café philo à Bouffémont le vendredi 29 novembre 2019 à 20 h
sera : «Avons-nous besoin de
religion ? »
Nous choisirons ensemble les thèmes du
premier trimestre 2020.
Télécharger ce compte rendu http://pc.cd/6fwitalK avec les présentations de Catherine Delaunay et de Pierre Haller.
Les enregistrements audio
peuvent être écoutés
Catherine Delaunay : http://pc.cd/3VD7
Pierre Haller : http://pc.cd/WSVctalK
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Paroles entendues
+ Le pardon fait partie de la résilience. La résilience est
de l’ordre de la psychologie, le pardon de la morale.
+ Se concerter permet d’oublier. « Œil pour œil »,
implique la proportionnalité. Dans le face-à-face on se transforme l’un l’autre.
+ Le pardon ne peut être délivré que par la victime. Dans le
syndrome de
Stockholm l’otage peut prendre le parti du geôlier.
+ Peut-on ou doit-on pardonner ? Le pardon implique un
don de soi.
+ Pour Levinas il y a le
pardon humain et celui venant de Dieu.
+ L’important est de rétablir le dialogue entre la victime
et l’agresseur. Lorsqu’on est responsable d’un accident de la route, il faut se
pardonner à soi-même.
+ La justice est rendue au nom du peuple. Dans la religion
juive, lors de de la fête du Yom
Kippour, le jour du grand pardon, on se donne réciproquement le pardon.
+ Lors du génocide
du Rwanda de 1994 (1 million de victimes), certains ont tué pour sauver des
vies.
+ Il y a toutes sortes de pardons : introspection dans
la religion juive ; Jean-Paul
II a pardonné à son agresseur ; Mandela a mis fin pacifiquement
à l’apartheid malgré 27
années d’emprisonnement ; le génocide perpétré par les Khmers rouges au
Cambodge entre 1975 et 1979 (1,7 million de victimes) a donné lieu à des procès complexes contre les
responsables à partir de 2003 ; Hannah Arendt a essayé
de comprendre « la banalité du mal ».
+ Certaines personnes n’ont pas les niveaux de conscience
suffisants pour penser qu’ils peuvent mal faire. Elles ne connaissent pas le
remords.
+ Le pardon est un ciment de civilisation indispensable à
son développement. La punition aussi.
+ Toutes les civilisations pardonnent aux agresseurs contre
les autres. Les soldats sont pardonnés d’avance. Les bombes tombent où elles
peuvent.
+ On pardonne aux autres pour se pardonner soi-même, pour
être en paix avec soi-même. C’est se faire du bien.
+ Le pardon peut être utilisé comme une vengeance.
+ L’indifférence à l’autre est une forme de vengeance.
+ L’Allemagne a fait des grands pas de repentance après la
seconde guerre mondiale. Des enfants d’officiers allemands de l’époque vivent
aujourd’hui en Israël.
+ Dans le couple, le pardon est nécessaire pour un amour
durable.
+ Peut-on pardonner à quelqu’un avant que justice ne soit
faite ?
+ Il est possible de vouloir pardonner sans y arriver. La
souffrance peut ne pas être reconnue.
+ Le pardon demande de la force et de la paix avec soi-même.
+ On peut avoir à pardonner à un défunt.
+ Il ne faut pas pardonner le préjudice subi par un autre. Les
fautes commises par des enfants ne sont pas la faute des parents, c’est leurs
faits. Il faut pardonner l’adolescence.
+ Le pardon, c’est une affaire de temps.
+ Le pardon c’est ne pas rendre le mal. C’est un acte de
bonté. Il faut de la repentance. Le pardon est différent de la justice, qui,
elle, doit faire son travail pour protéger les citoyens. Mais chacun a sa ligne
rouge au-delà de laquelle il ne pardonne plus.
+ La justice est fonction du lieu et de l’époque. Dans
« Le
charme discret de la bourgeoisie » de Buñuel, un prêtre tue l’assassin
de ses parents après lui avoir donné l’absolution.
+ Je ne sais pas si j’ai le droit de ne pas me venger.
+ Il faut prendre en compte la dimension du crime à
l’échelle du temps.
+ Pour pardonner il faut être sûr que l’auteur du mal ne
récidivera pas.
+ Il faut mettre les faits en perspective.
+ J’ai passé ma jeunesse à demander pardon. Aujourd’hui je
pardonne tout à tout le monde.
+ Le pardon est gratifiant pour celui qui le donne et celui
qui le reçoit. Il y a une hiérarchie dans le pardon.
+ Il faut se tourner vers les neurosciences. Les niveaux de
conscience vont de pair avec les niveaux d’humanité.
+ Que chacun aille son chemin si on n’arrive pas à
s’entendre.
+ Quand on dit son ressenti, on se sent mieux.
+ Les blessures de l’âme sont inguérissables.
+ A travers le pardon on a quelque chose à comprendre de
soi.
+ Il faut laisser une porte de sortie à l’autre. Il faut
transformer la colère en énergie.
+ L'association Vivre
et Aimer propose aux couples, mariés ou non, une aide et des outils pour
vivre au quotidien leur engagement dans la vie à deux. Il faut se demander « quels
sont mes sentiments ? »
+ Dire qu’on peut tout pardonner, c’est prétentieux, c’est
se prendre pour Dieu.
+ Chaque homme est plus grand que ses actes.
+ J’accepte de pardonner au malade, même si c’est difficile.
+ Ma sœur a été assassinée. Je ne pense pas à la vengeance. Il
faut que l’auteur du crime prenne conscience de sa responsabilité et qu’il ne
recommence jamais plus.
+ Parce que je suis insuffisant, je suis perfectible. La
plus mauvaise démocratie est meilleure que le totalitarisme.
+ Le doigt qui désigne l’autre, ce sont trois doigts qui se
tournent vers soi-même.
+ Certains crimes sont imprescriptibles.
+ Certains crimes sont naturellement absouts par le temps
long de l’Histoire, comme les génocides des colonisations. Un « péché
contre l’Esprit », que même Dieu ne pardonnerait pas, consiste à ne
pas tirer les leçons de l’Histoire, comme le font les idéologies extrémistes aujourd’hui
vis-à-vis des horreurs du 20ème siècle.
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