Nous
étions trente-six participants à ce café philo du vendredi 30 novembre 2012, le
dernier de l’année 2012, sur le thème « Quelle fraternité dans le monde
moderne ? » Nous invitons nos amis à nous retrouver avant l’année
prochaine (et l’éventuelle fin du monde du 21 décembre 2012...) le dimanche 9 décembre 2012 à 10 h
: "La Lune d'hiver", une promenade commentée sur le
Chemin du philosophe. Rendez-vous au Château de la chasse.
-o-
En résumé
- La fraternité, intimement liée à la
solidarité, est profondément ancrée dans la nature du vivant qui vit en groupes.
Elle nourrit tout comme elle peut
intoxiquer les rapports humains. Il y a des marchands du temple. Elle relie et
elle exclut.
- Elle contribue à réguler les
sociétés. Elle se fait, se défait et se recompose sans cesse.
- Elle s’appuie sur l’empathie.
- Elle est l’objet du discours éthique
nécessaire mais souvent instrumentalisé. Elle s’incarne dans des institutions
de solidarité.
- Elle doit être régulée également par
la raison. Elle rencontre des limites qualitatives et quantitatives.
- Elle permet de transcender le
quotidien et donner du sens à la vie. Elle est la base de l’humanisation de
l’espèce. Elle de l’ordre du sacré.
-o-
Dominique Coupleux, qui
a proposé le thème de ce soir lors du dernier café philo, nous a fait aussi
l’amitié de sa contribution à l’animation. Dominique vient de publier son
deuxième livre «Fraternité
Cosmique». Il convient de soutenir la diffusion de cet ouvrage d’abord
parce que le contenu le mérite et ensuite parce que nous sommes toujours
honorés, dans notre association, de contribuer à la promotion des talents de
nos amis. A travers cette histoire d’extraterrestres visitant notre région et
rencontrant des philosophes telles que Karine Deloonez, un certains nombre de
grandes questions, qui interpellent l’honnête homme d’aujourd’hui, sont
abordées de manière très pédagogique. L’origine de l’univers, la structure de
la matière, l’origine de la vie, le monde quantique, le cerveau, Dieu et les
religions, les spiritualités laïques ou l’éthique et la morale, chacun de ces
thèmes nous emmène dans un florilège d’idées grâce aux talents d’écriture de
Dominique. Chaque sujet est en soi un objet de débat possible dans un café
philo. La lecture de cet ouvrage est agréable et on en sort avec le sentiment
d’être plus intelligent et que le vaste monde reste sans cesse à découvrir.
-o-
Le
texte de la contribution de Dominique Coupleux au café philo « Quelle
fraternité dans le monde moderne ? » est téléchargeable
ici.
-o-
Définition de la fraternité
La
fraternité ou l’amitié fraternelle est -au sens premier du terme- l'expression
du lien moral qui unit une fratrie. Par extension, cette notion désigne un lien
de solidarité et d’amitié à d’autres niveaux : on peut parler de fraternité à
l’échelon d'une association ou d'un groupe (par exemple : fraternité qui unit
ceux qui luttent pour la même cause, fraternité d’armes qui unit des
combattants, fraternité scoute ...). Au sens le plus large, la fraternité
universelle - qui s'exprime notamment dans des idéaux comme l'universalisme,
l'œcuménisme, le cosmopolitisme, l'internationalisme, le christianisme, etc...-
fait résonner l'idée que tous les hommes sont frères et devraient se comporter
comme tels, les uns vis-à-vis des autres. Les manifestations amicales,
associatives, festives, sportives, religieuses ou caritatives sont autant
d'occasions et de lieux pour exprimer cette fraternité.
Certaines
fraternités sont scellées par des rites initiatiques, des serments, des
bizutages.
Les
qualités liées à la fraternité sont dans l’idéal : réciprocité, confiance,
identité, sincérité, solidarité, secours mutuel, intérêts communs, désir.
La
fraternité possède sa spécificité par rapport à d’autres formes d’empathie
telles que la camaraderie, l’amitié, l’amour, la solidarité. En général, la
camaraderie a peu d’enjeux ; l’amitié est sélective ; l’amour est
exclusif ; la solidarité repose une interdépendance fonctionnelle. La
fraternité transcende.
Les terrains d’application de
différentes formes de la fraternité
+ Le
terrain religieux et philosophique : les religions, les sectes, les ordres
mystiques, les sociétés initiatiques, les confréries soufies, les croyances
surnaturelles, les courants philosophiques.
+ Le
terrain social et associatif : fraternités professionnelles, syndicales,
corporatives, sportives, les classes sociales, les strates des pouvoirs, les clans,
les groupes de pressions, les ONG.
+ Le
terrain politique, institutionnel, juridique : les partis politiques, les corps
constitués.
+ Le
terrain économique et géopolitique : alliances commerciales ou militaires,
les lobbys, les projets internationaux de coopérations scientifiques,
technologiques, de développement, les actions humanitaires, les ONG
internationales.
+ Le
terrain culturel : les univers des arts et des lettres, les réseaux
sociaux d’Internet, les modes et les courants artistiques ou culturels, les mouvements
idéologiques et religieux.
+ Le
terrain écologique : la fraternité avec la nature dans son ensemble,
protection de la nature, du climat et des espèces vivantes.
Tous
ces types de fraternités fondent des identités, des modes de coopération, des
structures de pouvoirs, mais également des exclusions, des hostilités, des
endogamies.
La fraternité dans l’histoire
Les
mythes fondateurs des sociétés font état de rivalités fraternelles. La Bible
rapporte le meurtre d'Abel par son frère Caïn ; Joseph est vendu par ses frères
; Esau vend son droit d’aînesse à Jacob pour un plat de lentilles ; le Fils
prodigue est méprisé par ses frères. Dans la mythologie romaine, Romulus tue Remus,
son frère jumeau, tous deux fondateurs de Rome. Dans la mythologie grecque Antigone
sacrifie sa vie en bravant l’interdiction du roi Créon d’accomplir les rites
funéraires pour son frère Polynice tué par son autre frère Etéocle.
Les
ordres religieux sont des communautés de frères ou de sœurs sous l’autorité
d’abbés ou d’abbesses. Au Moyen-âge, les corporations et le compagnonnage de
métiers s’organisent en fraternités. Au cours des âges, différents ordres
initiatiques se constituent en fraternités telles que les templiers, les moines
soldats, les chevaliers de la Table ronde, les francs-maçons.
Pour le
philosophe Emmanuel Kant
(1724-1804) l’hospitalité doit être universelle, tout ce qui est humain, a
droit à cette hospitalité, donc tout étranger humain.
Lors de
la Révolution française de 1789, la Fraternité passe au niveau politique. Le
principe Liberté
–Egalité - Fraternité est promulgué. Pour Robespierre « La fraternité
est l’union des cœurs, c’est l’union des principes : le patriote ne peut
s’allier qu’à un patriote. » (Référence). La
formule « Liberté, Egalité, Fraternité, ou la mort » sera inscrite sur toutes
les façades des édifices publics, en 1793. La dernière partie fut cependant
vite abandonnée, car trop associée à la Terreur. La fraternité sert aussi à justifier
l’exclusion et la terreur.
Pour
l’historien Jules
Michelet (1798-1874) la fraternité est « un droit par-dessus le
droit ».
Toutes
les guerres, toutes les invasions ont connu des « fraternisations »,
notamment sexuelles le plus souvent obligatoires, indispensables à la survie
des vaincus (Mère
Courage et ses enfants de Bertolt Brecht, collaboration, colonisation,
esclavage).
Les dérives des fraternités
+
Internet
Les réseaux
sociaux sur Internet, censés contribuer à la fraternité universelle, la
monétisent. Les moteurs de recherche monétisent les centres d’intérêts des
internautes. « Si un produit est gratuit, c’est vous le produit ». Avec
Internet est apparu un nouveau pouvoir, celui des « données » (après
l’exécutif, le législatif, le judiciaire, les médias). Le citoyen devient
l’objet de tentatives de manipulations individuellement et collectivement à
partir des données personnelles collectées sur Internet.
L’écran
de l’internet est pour l’individu à la fois une fenêtre ouverte sur le monde et
une barrière qui isole du monde en empêchant le contact physique. Or la
fraternité ne semble pas pouvoir se dérouler uniquement dans l’espace virtuel.
+ Certains
êtres, milieux professionnels, familles, fratries ou fraternités sont
névrotiques, pervers ou toxiques. La moitié des meurtres et l’essentiel des
violences se produisent dans le cadre familial. Mais aussi l’essentiel des
actes de fraternité.
+ La fraternité connaît aussi ses marchands du
temple en politique, dans l’humanitaire et dans l’affairisme, chez les chefs de
guerre : instrumentalisation de la fraternité, vanité et hauts salaires des
dirigeants, gaspillages somptuaires, coûts exorbitants des campagnes de pub au service
des grandes causes, exploitation des bénévoles, voire utilisation de kamikazes.
+ Les
entreprises et des partis politiques souvent instrumentalisent et exploitent
les sentiments altruistes des consommateurs et des citoyens dans le domaine de
l’environnement ou du social (greenwashing, responsabilité sociale des
entreprises, actions humanitaire.). Il n’est pas toujours facile de faire la
distinction entre les engagements réels et la poudre aux yeux.
+ Selon
Russell Banks,
écrivain américain s’exprimant dans Le Monde 3/11/2012 à propos des récentes
élections américaines, le libéralisme est un darwinisme social allant à
l’encontre de la fraternité. La diffusion de la peur et de la défiance réciproque
en est l’instrument favori. « La ploutocratie a réussi à faire naître des
alliances où la race l’emporte sur la classe. C’est un événement historique :
vous pouvez dresser les gens contre leurs intérêts si vous brandissez la
question raciale. »
+ Les
fraternités raciales et religieuses montent les communautés les unes contre les
autres. Mais il arrive aussi qu’elles se massacrent par sous-ensembles en lors
propres seins (Liban, Balkans, Rwanda, Islam). Dans le monde d’aujourd’hui, les
revendications jusqu’au-boutistes des identités raciales et religieuses relèvent
davantage du cerveau reptilien que de la raison, du cœur ou de la spiritualité.
En excluant la raison et les compromis, elles entraînent des retours récurrents
à la barbarie.
Les nouveaux visages des
fraternités dans notre société
+ La
fraternité des armes, y compris dans la barbarie, ou patriotique semble en
perte de vitesse. Les fraternité religieuses se renforcent dans certains
groupes et se délitent dans d’autres.
+ La
fraternité planétaire connaît des progrès, de manière certes limitée, dans les
domaines des droits humains et l’écologique grâce aux médias et aux grandes
institutions internationale et les ONG.
+ Il se développe de nouvelles formes de
fraternités. Beaucoup des familles aujourd’hui sont recomposées avec des
fratries et des structures de parentalité nouvelles. Les enfants et les adultes
ont non seulement besoin de frères, mais aussi de mère, de père et de sur-moi.
Le sur-moi est censé assurer la cohérence des fratries.
+ Les
fraternités homosexuelles ont aujourd’hui le droit d’exister, dans nos pays du
moins.
|
LHC après la découverte du boson de Higgs |
+ Les
fraternités des chercheurs scientifiques existent au-delà des querelles et des
ambitions personnelles ou des usines à gaz institutionnelles. Les grands
programmes et coopération de recherches internationales ont mis au point des
systèmes de gouvernances collaboratives internationales : CERN, ESO, CNES,
etc. échanges d’étudiants, de chercheurs, de professeurs. Quelque dix mille
chercheurs d’une centaine d’instituts d’une trentaine de pays travaillent sur
les expériences du LHC de Genève.
Souvent les grandes aventures technologiques sont un mélange d’intérêts et de
fraternités.
Les défis de la fraternité
aujourd’hui
+ La
civilisation mondialisée, urbanisée, technologique, financiarisée,
contractualisée, procédurale, algorithmique, numérisée, sécurisée est une
grosse machine, un monstre, un Léviathan qui suit sa
propre logique. Dans un tel contexte de darwinisme social, l’individu a peine à
trouver du sens hormis le consumérisme et l’individualisme. La formule « bellum
omnium contra omnes » (« guerre de tous contre tous ») a déjà été utilisée par
le philosophe Thomas Hobbes
(1588-1679) dans son œuvre le « Léviathan ».
+ La
contractualisation des rapports humains est nécessaire mais ne semble pas
suffisante pour donner du sens à la vie, ni même pour assure un bon
fonctionnement. La fraternité, impliquant l’empathie, peut contribuer à donner
ce sens à la vie de chacun et assurer la plasticité du système. Celle-ci doit
pouvoir se déployer en cercles concentriques autour de chaque personne : la
relation amoureuse, la famille, les amis, l’engagement social et culturel,
l’engagement politique, l’engagement humanitaire, l’engagement écologique. La
fraternité consiste à traduire en actes une attitude morale envers autrui. La
fraternité peut nous sauver du Léviathan.
+
« La biodiversité est au cœur d’une refonte du contrat social » selon
la philosophe Cynthia
Fleury (1974-). Elle s’interroge par ailleurs : « Comment
concevoir aujourd’hui un destin commun à l’ère de l’individualisme et conduire
la démocratie à l’âge adulte ? ... L’individu de plus en plus broyé
doit mener un combat très dur pour préserver sa singularité. »
Les obstacles à la fraternité
aujourd’hui
Le
modèle social dominant semble être caractérisé par un certain nombre de facteur
peu favorables à la fraternité : individualisme, égoïsme,
chacun pour soi, compétition, rivalité, hédonisme, le plaisir d’abord, l’argent
commande, les replis identitaires, la revendication de la liberté absolue,
revendication du tout-tout-de-suite.
La fraternité est-elle
finalement une utopie ?
+ La
fraternité n’a-t-elle pas fait des progrès au cours de l’histoire ?
(droits de l’homme, droit du travail, protection sociale, éducation.)
+ Les
mises en œuvres du principe fraternité ne sont-elles pas souvent détournées de leurs
intentions ? (droits de l’homme au service de la domination occidentale,
selon Regis Debray).
+ La
fraternité ne se heurte-t-elle pas à ses propres limites morales ou matérielles ?
(face au terrorisme, face aux pratiques et aux régimes politiques scélérats,
face à l’immensité de la misère dans le monde).
-o-
Propos entendus au cours de la
soirée
-
Solidarité est un mot récent.
-
La liberté et l’égalité sont de l’ordre
du droit, la fraternité de la morale.
-
La fraternité n’existe pas, il n’y a
que le profit qui compte.
-
Les étrangers du tiers monde ne
viendraient pas chez nous, si l’on payait là-bas leur travail au juste prix.
-
Le droit d’ainesse dans les fratries a
évolué dans le temps.
-
La fraternité, c’est plus fort que la
solidarité. Nous sommes tous fils d’un même père.
-
Elle est plus affective que la
solidarité. C’est reconnaître l’autre comme une personne.
-
Elle modère les rapports de force.
-
Elle est volonté d’aller vers l’autre.
-
Elle maintient la cohésion des groupes.
-
Elle est un regard sur soi-même.
-
Le monde n’est pas fraternel. C’est la
loi de la jungle. On est seul.
-
90 % des héritages se terminent par des
querelles.
-
Dans toutes les familles, le problème
c’est le partage des biens et des ressources.
-
« L’union des cœurs et des
principes », selon Robespierre, ce n’est pas ça la vie. (Effectivement la
citation complète est : « La fraternité est l’union des cœurs, c’est
l’union des principes : le patriote ne peut s’allier qu’à un patriote. »,
ce qui justifie la Terreur...)
-
La famille est une fraternité subie. Il
existe aussi des fraternités voulues.
-
La fraternité est trop connotée par la
famille. C’est une utopie.
-
La fraternité subie n’existe pas.
-
Les ressources sont rares, il faut
partager.
-
Facebook, ce n’est pas la fraternité,
c’est du business.
-
La barbarie a aussi besoin de
fraternité.
-
Le monde associatif est en avance sur
le politique en matière de solidarité. La fraternité universelle refuse
l’hostilité vis-à-vis d’un autre groupe.
-
La transgression est toujours nécessaire.
Je préfère agir que de signer.
-
Certaines entreprises s’engagent dans
des actions de solidarité internationale pour leur image et pour la motivation
du personnel.
+ C’est de l’hypocrisie, c’est du
pipeau !
+ L’ambivalence est partout, il faut peser
le pour et le contre.
-
Les employés de la Croix-Rouge ne sont
pas toujours très fraternels.
-
La fraternité universelle n’a pas de
sens ; la solidarité, oui. La fraternité ne marche qu’avec les gens qu’on
connaît.
-
L’aide sociale ne relève pas de la fraternité,
à cause de la réciprocité et de la dignité des rapports.
-
La solidarité est un tremplin social.
-
On sort les droits de l’homme quand il
y a quelque chose prendre.
-
Des actions d’ESS dans des favelas au
Brésil ont permis la mise en place d’un commerce local basé à 93 % sur l’autoproduction.
-
L’ordre économique n’est pas le
contraire de la fraternité.
-
La fraternité, c’est l’amour du
prochain ; un regard bienveillant.
"Tous les êtres humains naissent libres
et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et
doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."
-
En période de crise, il faut y croire.
-
Je ne sais pas jusqu’où doit aller la
fraternité.
-
La fraternité relève de la
transcendance.
-
Pour moi, la fraternité se passe tous
les jours dans le voisinage ; le salut amical, la courtoisie, la conduite
automobile.
-
Il n’y pas de condescendance dans la
fraternité.
-
Je ne sais pas ce que c’est qu’un
ennemi.
-
Liberté, égalité, solidarité, c’est le
rôle de l’Etat. La fraternité est personnelle, mais doit faire partie de
l’éducation.
-
Il faut avoir confiance en soi.
-
L’Occident se sent coupable de son
passé.
-
La fraternité universelle est une
utopie. Le monde moderne retourne à la barbarie.
-
La fraternité est dans l’échange.
-
Elle est une question d’âme et de
conscience.
-
Facebook est universel mais pas
fraternel.
-
La fraternité universelle, c’est chacun
à sa façon.
-
Dans la crise actuelle, certains ne
plongeront pas grâce à la fraternité mais non grâce à la solidarité.
-
On ne s’en sortira que grâce à la
fraternité.
-
Il n’y a que des fraternités multiples
qui en définitive forment l’universalité.
-
Selon Jacques
Attali (1943-), la fraternité devrait obtenir une base juridique, un droit
de la fraternité.
-
La fraternité est encore une utopie
parce que pas encore institutionnalisée.
-
La fraternité relève du sacré.
-
Elle devrait être enseignée dans les
écoles, y compris dans les grandes écoles et les universités.
+ L’entre-aide au lieu de la concurrence
+ Dans les partis politiques
+ La France devrait donner l’exemple
+ La fraternité est un défi extravagant.
-o-
Citations
« La
fraternité du malheur est la fraternité la plus rapide. »
José
Marti
« La
fraternité n'a pas ici-bas de pire ennemi que l'égalité. »
Gustave
Thibon
« J’ai
rêvé d’un monde de soleil dans la fraternité de mes frères aux yeux bleus. »
Léopold
Sédar Senghor
« Une
heure d'ascension dans les montagnes fait d'un gredin et d'un saint deux
créatures à peu près semblables. La fatigue est le plus court chemin vers
l'égalité, vers la fraternité. Et durant le sommeil s'ajoute la liberté. »
Friedrich
Nietzsche
« Une
société se meurt quand les hommes y oublient de se méfier de leurs frères. »
Jacques
Attali
« Les
hommes sont-ils capables de laisser les autres être heureux ? »
Jacques Attali
« La
Liberté et l'Egalité sont des utopies de la rareté ; l'Eternité et la
Fraternité sont des utopies de l'abondance. »
Jacques
Attali
Liberté
au-dessus de la porte d'une prison, - Fraternité au fronton d'un palais de
justice, - Egalité sur le mur d'une caserne. - Quelle dérision!
Gilbert
Cesbron
Nous
possédons une origine unique: nous sommes tous des africains d'origine, nés il
y a trois millions d'années, et cela devrait nous inciter à la fraternité.
Yves
Coppens
La
fraternité est une des plus belles inventions de l'hypocrisie sociale. On crie
contre les jésuites. O candeur ! Nous en sommes tous !
Correspondance,
22 avril 1853
Gustave
Flaubert
Les jurandes,
au moins, en limitant le nombre des apprentis, empêchaient l'encombrement des
travailleurs, et le sentiment de la fraternité se trouvait entretenu par les
fêtes, les bannières.
Gustave
Flaubert
La
pauvreté est un refus de partager la grande fraternité de la merde.
Roman
Kacew, dit Romain Gary
Et de
l'union des libertés dans la fraternité des peuples, naîtra la sympathie des
âmes, germe de cet immense avenir où commencera pour le genre humain la vie
universelle et qu'on appellera la paix de l'Europe.
Victor
Hugo
La
fraternité a pour résultat de diminuer les inégalités tout en préservant ce qui
est précieux dans la différence.
Albert
Jacquard
Je rêve
qu'un jour, sur les collines rousses de la Géorgie, les fils d'anciens esclaves
et les fils d'anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la
table de la fraternité.
Martin
Luther King
« La
fraternité est une notion exigeante, combative et subversive. (…) La fraternité
est un combat mais ce n’est pas un combat solitaire »
Régis
Debray
-o-
Bibliographie
+
Jacques Attali : Fraternités, une nouvelle utopie, Fayard 1999
+ Regis
Debray : Le moment fraternité, Gallimard, 2009
+
Catherine Chalier : La Fraternité, un espoir en clair-obscur, Buchet Chastel
2004.
-o-
Humour
+ Un
touriste est venu passer une semaine à Jérusalem. Il a emménagé dans un hôtel
situé à quelques mètres du mur des lamentations. Chaque matin, en sortant de
l'hôtel, il croise un vieil homme qui s'en va prier. Et le soir, lorsqu'il
regagne l'hôtel, il recroise systématiquement le même personnage qui rentre
chez lui.
Au bout
de cinq jours, le touriste finit par engager la conversation avec le vieil
homme: "Je vous ai vu venir chaque jour pour prier ici... Depuis combien
de temps passez-vous toutes vos journées ici ?"
Le
vieil homme répond aimablement: "Ben ça va bientôt faire 30 ans."
"30
ans de prières !", intervient le touriste, "c'est merveilleux... et
si ce n'est pas indiscret: pour qui priez-vous ?"
L'homme
se confie: "Le matin, je prie pour la paix dans le monde et la fraternité
entre les hommes. L'après midi, je prie pour trouver une solution au problème
de la famine dans le monde et pour vaincre les maladies de la surface de la
planète..." "C'est admirable !", remarque le touriste avant de
demander: "et qu'est ce que vous ressentez quand vous priez dans ce lieu
sacré ?"
Et le
vieil homme: "Bah... J'ai l'impression de parler à un mur."
+ Blague
racontée du temps de l’Union soviétique. Un Russe et un Polonais qui n’ont pas
mangé depuis plusieurs jours croisent un poulet. Le Russe : « On va
l’attraper et le partager en frères ». Le Polonais : « Non, non, moitié,
moitié ! »
+ Dans
le Troisième homme (The Third Man, Carol Reed, 1949), on se souvient de la réplique désabusée de Harry Lime : « En
Italie, pendant les trente ans des Borgia, ils ont eu la guerre, la terreur, le
meurtre, le carnage, mais ils ont produit Michel-Ange, Léonard de Vinci et la
Renaissance. En Suisse, ils ont eu la fraternité, cinq cents ans de démocratie
et de paix, et ça a produit quoi ? Le coucou ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire