« Un
jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux
terrifiés et atterrés observaient, impuissants le désastre. Seul le petit
colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les
jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements
dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est
avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je
le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. »
Seize personnes ont participé
au café philo sur le thème « Y
a-t-il une vie en dehors de l’économie ? » ce jeudi 23 mai 2013 organisé
par l’association Lelia à la Faisanderie de L’Isle Adam (Val d’Oise). Catherine
Delaunay et Pierre Haller, animateurs de la séance, avaient déjà abordé le
sujet au café philo de Bouffémont au mois d’avril. Leurs contributions
d’introduction aux débats sont rapportées
sur ce blog.
Voici quelques propos
entendus au cours des débats à L’Isle Adam.
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Dans notre
société, " tout s'achète et se vend et se pèse et s'emporte " (Charles Péguy).
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Vivre est-ce
survivre, consommer ou exister ?
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Il faut redonner
à la politique le pouvoir sur l’économie.
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On ne peut pas
échapper à l’économie.
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Actuellement elle
n’est pas satisfaisante à cause de son impact social trop inégalitaire et son
impact destructeur de la nature.
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On peut échapper
au consumérisme.
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La croissance infinie
est un mythe délétère dans un monde fini.
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Est-on capable de
s’arrêter ?
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On nous fait
croire que le bonheur est dans la consommation ostentatoire.
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Le marché voit à
court terme.
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Il y a aujourd’hui beaucoup d’initiatives d’économies alternatives
porteuses d’espoirs.
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Il faut revisiter notre vocabulaire et ne pas se laisser paralyser. Notre
langage a trop intégré le discours des économistes.
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Nous sommes pris dans un processus de « preuve sociale » du
marketing qui nous incite à acheter comme le voisin.
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Comme consommateurs, nous avons tout de même un peu de pouvoir.
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Il faut compter sur l’intelligence des gens.
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Le bonheur n’est pas là où le marché nous l’indique.
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L’économie était déjà problématique dans l’antiquité.
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Il est difficile de limiter la consommation. Elle garantit les emplois.
La déflation n’est pas bonne pour le pays.
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La productivité est le fruit du travail de gens sous-payés, dont des
enfants.
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La cupidité est devenue visible grâce aux médias.
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Il manque des défenseurs du libéralisme dans ce café philo.
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Comment arrêter la machine infernale de l’économie ?
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Dans le passé les guerres et les épidémies étaient des facteurs de
régulation.
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Je suis en colère et optimiste tout de même.
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L’économie est source de valeur.
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La critique du néolibéralisme n’est pas suffisante. Le système est
délétère pour la nature. Il encourage l’avidité et la cupidité. Il est une
atteinte à la démocratie qui n’est plus que formelle. L’Europe, tout comme l’OMC,
sont antidémocratiques. Le néolibéralisme, c’est la répartition de la
précarité. Le modèle du monde occidental n’est pas transposable.
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La politique d’enrichissement de prédateurs est voulue et organisée.
Elle ne date pas d’aujourd’hui. Voir le film « Le Président »
avec Jean Gabin datant de 1960.
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Les grands
patrons ont mis en place un système qu’ils ne maîtrisent pas.
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L’humanité s’en
est toujours sortie. Mais il faudrait un réveil.
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Le système génère
la montée des extrêmes et de l’intolérance. C’est discutable.
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Les systèmes
complexes sont fragiles. C’est également discutable.
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Les remèdes
peuvent être pires que le mal.
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La technologie a
permis des progrès extraordinaires en médecine.
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Vivre, c’est
gérer des injonctions contradictoires.
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La technologie,
les machines, l’énergie abondante ont permis la libération de nombreux humains (dont
les femmes et les enfants) de nombreuses servitudes, voire de l’esclavage.
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L’humanité n’a
jamais produit autant de savoir, d’échanges, d’accès à la culture, d’ascension
sociale pour des milliards de personnes que dans le dernier demi-siècle.
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La production de
savoir, d’art et de complexité a des coûts économiques en énergies et en
impacts environnementaux. Le défi est dans la maîtrise de ces coûts.
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L’économie est un
outil déréglé. C’est à la politique de réguler les marchés.
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La compétition
est normale. La guerre économique empêche la guerre réelle selon Montesquieu (1689-1755).
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L’économiste Daniel
Cohen (né en 1953) relève de nombreux comportements non-économiques dans
les entreprises qui assurent de fait leur bon fonctionnement.
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Dans notre vie il
y a beaucoup de place pour la gratuité : vies affectives, amoureuses, familiales,
intellectuelles, spirituelles, associatives, relation avec la nature, recherche
de la beauté, satisfaction morale, engagement humanitaire.
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Chacun peut se constituer
des suppléments d’âme au-delà de l’économie.
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