Ma laine, c'est pour l'intérêt général... |
dimanche 28 octobre 2012
Compte rendu du café philo du 26 octobre 2012
Quarante
personnes ont participé ce vendredi 26 octobre 2012 au café philo de Bouffémont
(Val d’Oise), préparé et animé par Catherine Delaunay et Pierre Haller sur le
thème « Qu’est-ce que l’intérêt
général ?». La séance a débuté par le vote des thèmes des trois
prochains cafés philo.
Vendredi
30 novembre 2012 : "Quelle fraternité dans le monde moderne ?"
Vendredi
25 janvier 2013 : "La volonté a-t-elle encore un rôle à jouer ?"
Vendredi
22 février 2013 : "Qu'est-ce qu'un chef en démocratie ?
Avant
le lancement de la discussion, Jeannine
Dion-Guérin a récité son poème inédit spécialement composé pour notre
soirée : « de l’intérêt de tous »
Merci
aussi à Merlaud d’avoir mis la
sonorisation à notre disposition.
L’intérêt
général c’est faire passer le « nous » avant le « je ».
Trois
thèses sont en jeu :
-
L’intérêt général est la somme des intérêts
particuliers.
-
L’intérêt général est une mystification au service
des classes dominantes.
-
L’intérêt général est la finalité ultime de la
démocratie.
L’intérêt général est la somme des intérêts
particuliers. Les hommes sont essentiellement motivés par leurs désirs
personnels et par la défiance réciproque. Pour le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679) « L’homme est un
loup pour l’homme ». La violence est régulée grâce à des contrats.
Dans sa Fable des
abeilles, l’écrivain néerlandais Bernard
Mandeville (1670-1733) illustre la thèse que les « vices privés font
le bien public ». Il a inspiré Adam Smith (1723-1790) et il
est considéré comme un précurseur du libéralisme économique qui se fie à la
main invisible du marché comme régulatrice du monde. Le philosophe britannique Jeremy Bentham
(1748-1832), est le père de l’utilitarisme qui est une doctrine éthique qui
prescrit d'agir (ou ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être global de
l'ensemble des êtres sensibles.
L’intérêt général est une mystification au
service des classes dominantes.
C’est
le point de vue du philosophe Karl
Marx (1818-1883). Il condamne la propriété privée, doctrine qui a été mise
en œuvre un certain temps par les régimes communistes.
L’intérêt général est la finalité ultime de
la démocratie.
Pour
le philosophe grec Aristote
(-384 à -322), les hommes ont des biens communs que la cité doit
préserver ; chacun a un bien commun au-dessus de lui. Pour le philosophe Jean-Jacques Rousseau
(1712-1778), le fondement de la souveraineté est dans le peuple. La volonté
générale fonde l’intérêt général qui 1) assure l’égalité et la liberté de tous,
2) est inspiré par la raison, 3) applique la même loi à tous.
D’un
point de vue anthropologique, l’homme est un être collectif.
Selon
Wikipédia, l'intérêt commun, l’intérêt général ou
l'intérêt public, désignent la finalité des actions ou des institutions qui
intéressent l'ensemble d'une population.
Les
frontières entre ces trois concepts restent floues.
L'intérêt
commun désigne la résultante de l'ensemble des intérêts exprimés
par les membres d'une communauté. Il se pose la question de la légitimité de
cette expression, en raison des difficultés pratiques de sa détermination
(exhaustivité, représentativité, sincérité ...). Ex. : la limitation de la vitesse sur la route.
L'intérêt
général désigne une finalité d'ordre supérieur qui prétend être «
quelque chose de plus ambitieux que la somme des intérêts individuels ». Ainsi,
l'intérêt national correspond-il à l'intérêt de la Nation selon la formule
d'Ernest Renan: « Avoir fait de grandes choses ensemble et vouloir en faire
encore ». Ex. : la recherche scientifique.
L'intérêt
public concerne la mise en œuvre de l'intérêt général à travers le
cadre juridique du droit public d’une nation. Il est réalisé et défendu par les
différentes instances sous l'autorité de l'État : santé publique,
instruction publique, culture, sécurité et ordre publics, justice, urbanisme,
transport, infrastructures, droits civil, pénal ou commercial, organisation de
l’Etat et des collectivités publiques, environnement.
L’intérêt général est au cœur des
débats politiques, économiques. Ces débats mettent en jeu la complexité interactions des intérêts
particuliers et généraux, les équilibres des pouvoirs, les droits de
propriétés, l’efficacité et les dérives des acteurs. L'ensemble des
collectivités publiques est concerné depuis le niveau des collectivités locales jusqu'aux échelons les plus élevés de l'État ainsi que des institutions internationales.
L’histoire
La
préoccupation de l’intérêt général et ses démêlés avec les pouvoirs traversent
l’histoire de l’humanité.
Les
anciennes cités grecques étaient souvent dirigées par des tyrans. Un tyran est un individu
disposant d’un pouvoir absolu. C'est un homme qui s'empare illégalement ou
illégitimement du pouvoir, le conserve au mépris des lois et règne par la
terreur. C’est à partir de l’époque de Platon, au 5ème
siècle av. JC, que le tyran est considéré négativement.
Selon
Aristote : "Tous les gouvernements qui ont pour but
l'utilité commune des citoyens, sont bons et conformes à la justice, dans le
sens propre et absolu; mais tous ceux qui ne tendent qu'à l'avantage
particulier des hommes qui gouvernent, sont dans une fausse route; ce ne sont
que des corruptions ou des déviations des bons gouvernements. »
Han Fei Zi est un
philosophe et un penseur politique chinois (mort en 233 av. J.-C.). Dans son
œuvre, « Le tao du Prince », l'ordre social et politique, incarné par
le prince, est d’essence cosmique. Le prince est maître des mots et détenteur
de la vérité. S’il dit « qu’un cheval blanc n’est pas un cheval »,
c’est qu’il a de bonnes raisons. La prospérité ne peut-être apportée que par un
État fort, qui repose sur des lois très strictes et non sur la morale et la
compréhension, contrairement au confucianisme. Le prince a deux
préoccupations : un peuple travailleur, corvéable et suffisamment bien
nourri ainsi que des barons suffisamment occupés pour éviter qu’ils ne
conspirent en vue de prendre le pouvoir. Les punitions et les récompenses
constituent le mode de régulation sociale et politique. Les récompenses sont
délivrées non en fonction d’un service rendu mais pour l’obéissance.
Dans
le Prince de Machiavel au
16è siècle, il ne s'agit pas de se référer à des valeurs morales transcendantes
comme le faisait Platon
dans La République, ni de poursuivre une utopie. La
politique doit s'exercer en tenant compte des réalités concrètes, ce qui fait
nécessairement passer la morale au
second plan. Il faut toutefois maintenir des marges de liberté entre la
contingence de l'histoire (la fortuna).
La « vertu » (virtù)
du prince n'est donc pas morale mais politique : c'est l'aptitude à
conserver le pouvoir et à affronter les contingences de l'histoire (la fortuna)
en sachant doser la crainte et l'amour qu'il peut inspirer de façon à maintenir
l'ordre et l'unité de sa cité.
L'originalité de la pensée de Machiavel est cependant de conseiller au prince de ne pas mépriser toute forme de moralité : pour s'assurer le
soutien et l'appui de la population, le prince devra respecter publiquement, au
moins en apparence, les règles de morale admises par son peuple.
Liberté, Égalité, Fraternité
est la devise de la République française et de la République d’Haïti. Si elle
puise ses origines dans la Révolution française, au cours de laquelle elle fut
une formule parmi d'autres, elle n'est adoptée officiellement en France qu'à la
fin du XIXe siècle, par la Troisième République.
La
tyrannie constitue une matière théâtrale
depuis l’antiquité : Œdipe roi ou Créon dans Antigone de Sophocle (5ème
siècle av. JC), Alfred
Jarry - Ubu Roi (1896), Bertold Brecht - La
Résistible ascension d’Arturo Ui (Hitler), 1941, Albert Camus - Caligula
(1944/1945).
Pierre Rosanvallon
s’interroge aujourd’hui sur la légitimité démocratique dans son ouvrage «La révolution de la légitimité ». Le
peuple est à la source de tout pouvoir démocratique, mais que l'élection ne suffit
jamais à garantir le respect de l'intérêt général. La démocratie doit se plier
à un triple impératif de mise à distance des positions partisanes et des
intérêts particuliers (légitimité d'impartialité), de prise en compte des
expressions plurielles du bien commun (légitimité de réflexivité), et de
reconnaissance de toutes les singularités (légitimité de proximité). D'où le
développement d'institutions comme les autorités indépendantes et les cours
constitutionnelles, ainsi que l'émergence d'un art de gouvernement toujours
plus attentif aux individus et aux situations particulières.
Les réformes de l’Etat pour gouverner la
société
Depuis
les années 1960, les experts, hauts fonctionnaires et responsables politiques
ont œuvré à l’émergence d’une nouvelle rationalité remettant en cause des us et
coutumes administratifs.
Ces
réformes ont rencontré des résistances de la part de ces administrations sur
trois fronts : 1) la transparence, 2) la mesure précise de l’activité évaluée, 3) l’exigence de rentabilité. Le discours contre l’Administration est souvent
biaisé. Celle-ci est prise comme bouc émissaire.
Vices et vertus du corporatisme
Le corporatisme des fonctionnaires serait
la source de tous nos maux ! Si les arguments pour dénoncer l'esprit de corps
et les réflexes corporatistes ne manquent pas, la face positive du corporatisme
existe également. En favorisant l'organisation et la structuration de
l'appareil administratif, l'esprit de corps permet une véritable moralité
administrative, renforçant chez les fonctionnaires le souci de l'intérêt
général et du service public, en même temps que l'attachement à leur fonction
et à leur statut de serviteur de l’Etat. L’inertie administrative n’a pas que
des défauts. Elle permet le maintien du cap du navire de l’Etat dans les
tourmentes politiques.
Le monde associatif
Derrière
la promotion du monde associatif et de « l’économie sociale et solidaire », se
décèle le désengagement de la fonction publique et la dérégulation programmée
du travail. Le marché du travail associatif est constitué d’acteurs précarisés qui
ont perdu le statut naguère garanti par la fonction publique.
Le service d’intérêt général européen.
Depuis
l’Acte unique de 1986, l’Union européenne a engagé un mouvement de
libéralisation des services publics de réseaux de communications, de transport
et d’énergie, aussi appelés services
d’intérêt général (SIG). Il s’agissait à la fois d’européaniser ces services
d’intérêt général comme éléments clés de la construction européenne, d’assurer
la libre circulation des services et la réalisation du marché unique intérieur, ainsi que de renforcer l’efficacité dans des domaines souvent protégés par des
monopoles locaux, régionaux ou nationaux. L’application des directives
européennes aux télécommunications, à l’énergie, aux transports, à l’eau, à
l’assainissement ont contribué à l’amélioration des services au prix de
l’augmentation des coûts et des incidences problématiques sur l’emploi des
salariés de ces secteurs.
Les services d'intérêt général doivent-ils
être confiés au privé ?
Les
réponses sont multiples selon l’efficacité, les coûts, l’accès de tous,
l’égalité de traitement, la régulation, le contrôle, le respect des règles, les
statuts des personnels. Le secteur bancaire, l’industrie du transport, de
l’énergie, (notamment les nouvelles énergies renouvelables), des
télécommunications, de la distribution d’eau, des travaux publics mettent
souvent en œuvre des pratiques astucieuses permettant de collectiviser les
investissements ou les pertes et de privatiser les bénéfices. La règlementation
européenne impose aux collectivités chargées de l’intérêt général d’emprunter
et donc de s’endetter essentiellement sur le marché bancaire privé. Une grande
partie de la fiscalité sert donc à alimenter le système bancaire.
Le mécénat valeur actuelle
Caprice
de dirigeant, publicité déguisée, acte de charité ou supplétif d'un Etat
nécessiteux, loin de ces stéréotypes, le mécénat offre depuis quelques années
un lieu de rencontre intelligent, parfois stratégique, entre les puissances du
marché et l'intérêt général.
L’investissement
dans l’humanitaire, l’environnement ou l’art de grands groupes industriels n’a
pas uniquement pour objectif d’alimenter « la danseuse du président »
ou d’améliorer leur image, mais aussi de proposer, au moins à une certaine
partie du personnel, des modes d’engagement pouvant transcender la rationalité
abrupte de l’entreprise.
Lobbying et intérêt général
A
l'heure de l'actionnaire tout-puissant et du consommateur éclairé, les tenants
de la course à l'influence avancent masqués: sous les traits de l'intérêt
général, du progrès scientifique ou d'un mouvement populaire. Ces nouveaux
guerriers de l'ombre sont de grands cabinets américains, des agences de
communication ou des personnalités monnayant leur carnet d’adresses en
free-lance. Ils manœuvrent les législations européennes et nationales, les
organismes de certification ou de contrôle, les études scientifiques.
Les
impératifs de l’intérêt général se heurtent trop souvent à d'importants groupes
commerciaux, à des industriels à des corporations pour qui cet intérêt général
pèse de peu de poids face à leur intérêt particulier. Pour influencer les
consommateurs, l'opinion publique et les décideurs politiques, rarement la
justice (mais tout de même), ils n'hésitent pas à recourir aux services de
cabinets de lobbying chevronnés.
Un
certain nombre d’associations de défense des citoyens dénoncent régulièrement
les agissements qui vont à l'encontre de l'intérêt général et de la santé
publique, de l’environnement en braquant les projecteurs sur les lobbies de
l'alcool, du médicament, du tabac, de l'agroalimentaire, de la chimie, de
l’automobile, de l’énergie, des assurances, de l’assurance maladie, des caisses
de retraites, de la sécurité publique, des complexes militaro-industriels.
Les Mafias
Une mafia (ou maffia) est une
organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction
collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société
civile et des institutions. On parle également de système mafieux. La mafia a
aussi un rôle social. Les mafieux cherchent à avoir des rôles importants dans
des activités de médiation sur le plan politique, social ou économique. En
particulier elle se situe à la jonction
entre la sphère légale et illégale. Elle assure des liens avec les classes politiques
et les institutions, soit à l'échelle régionale, soit à l'échelle nationale.
Grâce à cette interpénétration, elle arrive à accéder à certaines ressources,
dont des marchés publics. Elle arrive dans certains cas à agir en toute
impunité judiciaire parce qu'elle monnaie son soutien à la classe politique à
travers l'influence qu'elle exerce sur la société.
Droit et fonctions régaliens
« Droit régalien » désigne des pouvoirs
exclusifs du seigneur que personne d'autre n'a le droit d'exercer sur son
territoire. En économie, les fonctions régaliennes désignent des tâches que
l'Etat ne doit pas ou ne peut pas déléguer à des sociétés privées. La liste des
droits ou fonctions régaliennes dépendent du système politique et de l'opinion
de chacun.
Dans
notre régime démocratique, l’Etat a les prérogatives suivantes :
Assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du
territoire ;
Assurer la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public, avec,
notamment, des forces de police ;
Définir le droit et rendre la justice ;
Détenir la souveraineté économique et
financière en émettant de la monnaie,
notamment par le biais d'une banque centrale.
Géopolitique et
Géostratégie
L’intérêt
général d’une nation relève de son positionnement géopolitique dans le concert
des nations et de ses relations internationales. Les enjeux de la géostratégie
sont multiples : approvisionnements en matières premières, gestion des
conflits, mouvements autonomistes, gestion des flux migratoires, lutte contre
le terrorisme, rayonnement de la langue et de la culture (francophonie, musées,
Radio France Internationale), accueil d’étudiants et de professeurs étrangers, relations
industrielles et commerciales,
prolifération nucléaire, marchés de l’armement, alliances militaires,
protection de l’environnement, du climat et des espèces vivantes, régulation
des marchés, normes internationales, Internet, organismes internationaux,
projets internationaux, etc.
Les dérives de l’intérêt général.
Les petites et grandes tyrannies s’abritent
la plupart du temps derrière l’intérêt général. Elles expriment le goût du
pouvoir, l’intérêt particulier, mais aussi des perversions narcissiques voire
sadiques d’individus. Elles peuvent toucher toutes les sphères de la vie en
société : la famille, l’école, l’entreprise, les services de police,
l’administration, la justice, le monde carcéral, les milieux religieux, les
milieux médicalisés, les armées. Toutes ces institutions ont des missions
d’intérêt général et connaissent des dérives récurrentes qui nécessitent des
systèmes de contrôle, voire de contrôle du contrôle.
Propos entendus
L’Etat
distingue les associations d’intérêt général des autres.
L’intérêt
général et l’intérêt particulier sont les deux faces d’une même médaille.
Ils
s’équilibrent et sont complémentaires dans un conflit permanent.
Tout
ordre social est une fiction.
Le
bien, c’est les deux faces de la médaille.
Un
organisme vivant est un ensemble de cellules élémentaires qui survivent grâce à
l’organisme qu’elles font vivre.
L’intérêt
général passe par la conscience et la morale.
La
liberté et l’égalité sont des concepts politiques. La fraternité fait appel à
la morale.
L’intérêt
= inter est = ce qui est entre les gens.
L’intérêt
général ne va pas toujours dans le sens de la morale, par exemple la
prostitution.
L’intérêt
général relève de l’interprétation personnelle.
Dans
notre société mondialisée, il est de plus en plus difficile de définir l’intérêt
général.
On
ne sait plus où on en est.
L’intérêt
général varie en fonction de l’échelle de tailles des organisations sociales et
de l’échelle de temps. On ne peut pas dissocier l’intérêt général du groupe
d’appartenance.
Il
faut une autorité pour légitimer l’intérêt général.
Pour
Rousseau l’autorité, c’est le peuple.
Il
manque le motif humaniste pour stimuler l’intérêt général. Toute réadaptation
est un progrès. L’intérêt général est que chacun puisse être authentique.
Au 5ème
siècle av. JC, la monarchie a été abolie à Rome et remplacée par la république
par les aristocrates. L’esclavage faisait partie de l’intérêt général.
L’IP
dicte les limites de l’ l’intérêt général et réciproquement.
L’économique
prime toujours.
L’intérêt
général crée des discriminations.
Les
sociétés les plus pauvres sont les plus solidaires.
Hitler
parlait de l’intérêt général.
L’intérêt
général c’est du qualitatif et du quantitatif.
Beaucoup
de gens servent l’intérêt général sans être reconnus.
Les
limites entre l’intérêt particulier et l’intérêt général sont le bien général.
L’intérêt
général oscille entre Rousseau et Marx.
Je
suis impressionné par les « Pigeons » qui luttent pour la survie des
entreprises.
Les
patriotismes nationaux et économiques sont préoccupants.
Les
bonnes actions doivent servir de guides.
L’intérêt
général possède un périmètre.
L’intérêt
général est fluctuant.
L’histoire
humaine change d’ère. Je ne suis pas optimiste sur l’intérêt général.
Il
faut lutter pour l’intérêt général. Certains sacrifient leur vie.
Les
rapports entre l’intérêt particulier et l’intérêt général sont compliqués. Il
faut beaucoup d’explications ainsi que des référendums.
Il
faut des responsables avec du recul.
Jamais
la vérité n’est dite pour calmer les esprits.
Il y
a beaucoup de manipulation de l’intérêt général. Mais j’y crois.
L’idéalisation
de l’intérêt général ne correspond à rien.
L’intérêt
général est à géométrie variable dans l’espace et le temps.
Les
mots de l’intérêt général ont des sens différents selon les pays. Socialiste
est une injure aux Etats –Unis. Laïc est un crime en Afghanistan.
La
guerre en Afghanistan sert le lobby des armes.
L’intérêt
général est un état fragile. C’est lorsque chacun sent un lien avec l’autre.
Les
intérêts particuliers sont souvent cachés.
L’intérêt
général c’est le progrès de la dignité humaine.
Il
faut être conscient de ses avantages personnels.
Il
ne faut pas supprimer l’intérêt particulier, car l’individu a une valeur en
soi.
Pour
l’économiste Daniel
Cohen, « l’Homo economicus » est essentiellement non économique.
Etre
citoyen c’est penser en terme l’intérêt général.
« Le
problème n'est pas de supprimer l'intérêt privé, mais de le purifier et de
l'anoblir; de le saisir dans des structures sociales ordonnées au bien commun,
et aussi (et c'est le point capital), de le transformer intérieurement par le
sens de la communion et de l'amitié fraternelle. »’ Jacques Maritain,
Humanisme intégral, 1936, p. 201.
« Il
y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous ». Épictète (50-125 ou
130 ap. J.-C.)
Citations
« Le
pur intérêt personnel est devenu à peu près indéfinissable, tant il y entre
d'intérêt général.» Henri Bergson
«
Ceux qui croient agir en fonction de l'intérêt général sont en réalité conduits
à favoriser des intérêts particuliers qui ne font pas partie de leurs
intentions. » Milton Friedman
«
Toute classe qui aspire à la domination doit conquérir d'abord le pouvoir
politique pour représenter à son tour son intérêt propre comme étant l'intérêt
général. » Karl Marx
« On
doit se dévouer à l'intérêt public. » Cicéron
« Si
tu n'es pas honnête par conviction, sois-le par intérêt. » Anonyme
«
Nous ne sentons les maux publics que s’ils touchent à nos intérêts
particuliers. » Tite-Live
«
L'utilité de la vertu est si manifeste que les méchants la pratiquent par
intérêt. » Vauvenargues
«
Souvenez-vous que l'intérêt des compagnies pharmaceutiques est la maladie. »
William
Burroughs
«
L’intérêt que j’ai à croire une chose n’est pas une preuve de l’existence de
cette chose. »
Voltaire
«
Qui vit de combattre un ennemi a tout intérêt de le laisser en vie. » Friedrich
Nietzsche
« Un
ambassadeur est un honnête homme que l'on envoie mentir à l'étranger dans
l'intérêt de son pays. » Henry Wotton
« L’État
peut être légal mais il n’est légitime que lorsque, à la tête de la nation, il
reste l’arbitre qui garantit la justice et ajuste l’intérêt général aux
libertés particulières. » Albert Camus
«
Depuis que le capitalisme existe, la croissance est toujours le fruit d’une
coopération réussie entre la puissance publique et l’initiative privée, entre
l’intérêt général et l’intérêt particulier. » Nicolas Sarkozy
Tocqueville (1805-1859)
et le lien entre l'intérêt privé et l'intérêt général
« Les
affaires générales d'un pays n'occupent que les principaux citoyens. Ceux-là ne
se rassemblent que de loin en loin dans les mêmes lieux ; et, comme il arrive
souvent qu'ensuite ils se perdent de vue, il ne s'établit pas entre eux de
liens durables. Mais quand il s'agit de faire régler les affaires particulières
d'un canton par les hommes qui l'habitent, les mêmes individus sont toujours en
contact, et ils sont en quelque sorte forcés de se connaître et de se
complaire. On tire difficilement un homme de lui-même pour l'intéresser à la
destinée de tout l'État, parce qu'il comprend mal l'influence que la destinée
de l'État peut exercer sur son sort. Mais faut-il faire passer un chemin au
bout de son domaine, il verra d'un premier coup d'œil qu'il se rencontre un
rapport entre cette petite affaire publique et ses plus grandes affaires
privées, et il découvrira, sans qu'on le lui montre, le lien étroit qui unit
ici l'intérêt particulier à l'intérêt général. C'est donc en chargeant les
citoyens de l'administration des petites affaires, bien plus qu'en leur livrant
le gouvernement des grandes, qu'on les intéresse au bien public et qu'on leur
fait voir le besoin qu'ils ont sans cesse les uns des autres pour le produire.
On peut, par une action d'éclat, captiver tout à coup la faveur d'un peuple ;
mais, pour gagner l'amour et le respect de la population qui vous entoure, il
faut une longue succession de petits services rendus, de bons offices obscurs,
une habitude constante de bienveillance et une réputation bien établie de
désintéressement. Les libertés locales, qui font qu'un grand nombre de citoyens
mettent du prix à l'affection de leurs voisins et de leurs proches, ramènent
donc sans cesse les hommes les uns vers les autres, en dépit des instincts qui
les séparent, et les forcent à s'entraider. » De la Démocratie en Amérique.
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2 commentaires:
L'escalier était trop raide... j'ai raté une marche, et me suis étalé dans la culture au XXIème siècle.
Etait-ce dans l'intérêt général?
Oui, je crois que c'est Hegel qui a dit que la lutte n'est pas entre le bien et le mal, mais entre le bien et le bien.
Je trouve votre travail intéressant. Je ne crois pas qu'on ait mis vraiment l'accent sur un fait, sauf en évoquant les intérêts particuliers etc
Et ce fait est le suivant. Que l'on parle d'intérêt général, d'éthique sociale, de bien public, tout cela suppose que l'on accepte que le général s'impose au particulier, qu'il devienne prioritaire pour chacun des individus. C'est le désintéressement ou l'abnégation érigé en devoir. La conséquence est considérable. C'est la reconnaissance par chacun d'entre nous de la supériorité du politique ou d'autres penseurs dont le métier est de penser la société. Dans ces conditions : la démocratie est mal partie, et la tyrannie, elle, de quelque nature qu'elle soit, se profile à l'horizon.
jean-louis
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