lundi 28 septembre 2009
Café philo du 25 septembre 2009
Est-il absurde de désirer l’impossible ? , fut un des sujets de l’épreuve de philosophie du bac 2009 et celui d’un intéressant débat entre quelque 25 personnes, ce vendredi 25 septembre 2009 dans la nouvelle boulangerie-pâtisserie Piérol de Margency. Voici quelques idées recueillies au passage.
Pour les Anciens, stoïciens notamment et pour la plupart des religions, le désir est connoté négativement. L’ordre du monde est plus ou moins immuable. « Changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde », disait René Descartes (1596-1650). Le progrès et le développement sont devenus l’idéologie majoritaire depuis quelques siècles, en Europe d’abord puis à l’échelle mondiale. Le désir à jamais inassouvi est le principal moteur de la société de consommation moderne.
Impossible et absurde sont de l’ordre de la logique et de la raison, tandis que le désir est plutôt de l’ordre des sentiments et des pulsions. Le monde se construit de la rencontre de ces deux ordres.
Le concept d’impossible comporte un large spectre :
+ L’impossible absolu : la quadrature du cercle, les apories (contradictions logiques).
+ Les utopies jamais encore réalisées : élimination des maladies, des injustices, des mafias.
+ Les utopies irréalisables mais structurantes : liberté, égalité, fraternité.
+ Les utopies réalisées (avec beaucoup de nuances...): abolition de l’esclavage, paix en Europe, voyage sur la Lune, président noir aux Etats-Unis, effondrement des régimes totalitaires.
L’impossible c’est ce qui incite à explorer le champ des possibles. C’est la source de toute création de toute découverte. L’homme en devenir perpétuel est animé par le désir d’éternité et le refus de sa finitude.
La vie est dans le mouvement, qui résulte du désir et de la volonté. Chacun doit évaluer ses propres capacités et ajuster ses désirs. Mais il faut aller au bout de ses capacités. Parfois le renoncement est aussi un moyen d’atteindre le bonheur. Il faut dépasser la peur du renoncement. Il faut désirer et s’accommoder. « Il faut imaginer Sisyphe heureux » (Albert Camus, 1913-1960)
Le bouddhisme connaît une grande vogue en occident. Il est probablement une réponse à l’absurdité des désirs matérialistes sans fin.
Il faut quand même se méfier des idéologies du non-désir, qui peuvent maintenir le statu quo des injustices.
L’effort et le courage, même s’ils n’aboutissent pas, créent de la valeur.
L’impossible ici et maintenant est possible ailleurs.
La quête par certains de l’impossible conduit à des catastrophes pour les autres (utopies politiques).
Il est impossible de se contenter du possible. Le cœur peut déplacer les montagnes.
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2 commentaires:
Désirer l’impossible s’avère en fin de compte recommandé parce que l’impossible ne l’est jamais (ou quasiment car même l’impossible absolu ne l’est que par rapport à un référentiel dont la validité est relative – les fondements mêmes de la logique ont été ébranlés par Gödel). Mais l’homme peut se perdre dans la quête effrénée d’utopies en décalage trop marqué par rapport à la référence du moment ou du lieu (avoir raison trop tôt donne tort trop longtemps, avoir raison ici ne change rien ailleurs). Conclusion : il faut désirer l’impossible à portée de main mais ce qui est remarquable chez l’homme, c’est que plus il réalise l’impossible, plus son bras s’allonge !
Pour moi, désirer l'impossible est un peu comme désirer être là le soir du café philo à phosphorer gaiement alors que d'autres activités éminentes me retiennenet ailleurs... Il n'est pas absurde de désirer l'impossible... Il est tellement doux de désirer. Lorsque tout est possible tout de suite et qu'on n'a plus le temps de désirer?! C'est une horreur! Je doute que le renoncement permettte d'atteindre le bonheur. La liberté de choix plus surement est un source de satisfaction...des désirs.
PS: filalinge tu es démasqué!
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