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L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

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Station "L'homme et le cosmos"

Station "L'homme et le cosmos"
Cadran solaire analemmatique - juin 2014

Programme

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samedi 30 avril 2011

Compte rendu du café philo du 29 avril 2011- Normalité


(Jérôme Bosch. La Tentation de St Antoine, 1505.  Détail du panneau central)


Vingt-huit personnes se sont réunies pour tenter de répondre à la question « Qu’est-ce que la normalité ? » Une fois de plus le pari été tenu : la plupart sont repartis avec davantage de questions que de réponses. 


Georges Canguilhem (1904-1995), auteur notamment de « Le normal et le pathologique »  propose de substituer la notion de normativité à celle de norme et la notion d’ordre à celle de valeur. Cet auteur considère que ce n'est pas à la science de juger du normal car c’est avant tout la vie qui en fait un concept de valeur. On ne peut pas non plus poser le problème de la normalité ou de l’anormalité sans tenir compte des normes sociales ou individuelles. La psychopathologie identifie ainsi trois types de normalités : la normalité comme norme sociale, la normalité comme idéal, la normalité comme absence de maladie.
La normalité peut être considérée comme la conformité soit au type le plus fréquent soit à des règles. Ces règles sont d’ordre biologique, sociale, industriel, psychologique. Elles ne sont pas objectives, car elles dépendent d’une volonté qui impose la normalité. La normalité peut être intrinsèque à un objet, par exemple la durée de vie d’une espèce vivante, ou le résultat de décisions extérieures à l’objet comme l’écartement des voies de chemin de fer.
Canguilhem souligne que même les normes physiologiques des humains sont fonction de l’époque et de la géographie. 


Michel Foucault (1926-1984) a publié en 1961 sa thèse Histoire de la folie à l’âge classique. Il s’est penché sur l’histoire du statut des fous et des institutions disciplinaires. Il note l’importante similitude dans les modes de traitements accordés ou infligés à certains groupes d'individus situés à la frontière de la normalité sociale : les fous, les condamnés, certains groupes d'étrangers, les soldats et les enfants. Il considère qu’ils ont en commun d'être regardés avec méfiance, exclus et relégués dans des structures fermées, spécialisées, construites et organisées sur des modèles inspirés du modèle monacal (asiles, prisons, casernes, écoles).
Michel Foucault estime que le système pénal est en train de remplacer la punition d'actes criminels par la création d'une figure d'individus dangereux pour la société (sans se soucier d'un délit réel). Il prédit qu'une « société de dangers » adviendra, lorsque la sexualité deviendra une sorte de « danger errant ». Il souligne que cela deviendrait possible grâce à l'établissement d'un « nouveau pouvoir médical », intéressé par les profits provenant du traitement de cet « individu dangereux ».


Georges Devereux (1908-1985) est considéré comme le père fondateur de l’ethnopsychiatrie. L'ethnopsychiatrie s’intéresse aux désordres psychologiques en rapport à leur contexte culturel. L'interprétation, le traitement du mal, du malheur et de la maladie ont connu des réponses spécifiques dans différentes cultures. Georges Devereux a toujours affirmé que ce n’était pas lui, mais Louis Mars, un psychopédagogue haïtien qui s'intéressait tant au Vaudou qu'à la décolonisation, qui a créé le mot « ethnopsychiatrie ». Tobie Nathan (1948-) a fondé en 1993 le Centre Georges-Devereux, centre universitaire d'aide psychologique aux familles migrantes, à l'Université de Paris VIII de Saint-Denis (93).


Brève histoire des rapports de la normalité avec l’anormalité.
En 1656, Louis XIV décréta l'ouverture des hôpitaux de France, dans le but d'enfermer toute personne qui n'est pas en ligne avec la société de l’époque : des débauchés, des pères dépensiers, des fils prodigues, des blasphémateurs, etc... Ceci marqua le début de "l'emprisonnement à grande échelle des fous". Ces hôpitaux ne prodiguaient aucune thérapie. Les détenus sont enchaînés, mal traités et y sont flagellés. Ils vivaient dans des conditions insalubres. Ils sont parfois jetés dans une fosse grouillante de serpents afin de les ramener à la raison. (C’était l’ancêtre des électrochocs ?).
Autres anecdotes historiques rapportées dans : « Les corps vils. Les rationalités abominables de l’expérimentation sur les humains aux XVIIIe et XIXe siècles » parc Grégoire Chamayou. Diderot justifie la vivisection des condamnés à mort, devenus inhumains par leur déchéance civique. Pasteur demande à l’Empereur du Brésil des corps de détenus pour expérimenter de dangereux remèdes. Koch préconise l’internement des indigènes auxquels on administrait des injections d’arsenic. "On expérimente les remèdes sur des personnes de peu d’importance", disait Furetière en 1690 dans son Dictionnaire universel. Ce sont les paralytiques, les orphelins, les bagnards, les prostitués, les esclaves, les colonisés, les fous, les détenus, les internés, les condamnés à mort, les « corps vils » qui ont historiquement servi de matériaux expérimental à la science médicale moderne. Ce livre raconte cette histoire occultée par les historiens des sciences.
45.000 malades mentaux, dont Camille Claudel, sont morts de faim lors de leur internement dans les hôpitaux psychiatriques français pendant la dernière guerre mondiale.
Aujourd’hui encore les malades mentaux constituent l’essentiel des SDF et entre 30 et 50 % de la population carcérale. Les fous sont plus souvent les victimes d’agressions que les auteurs. Ils sont les boucs émissaires de nos peurs et du populisme politique.
La folie a accompagné l’histoire humaine depuis la nuit des temps. Héraclès, frappé de démence par la déesse Héra, tue ses propres enfants. Hippocrate au 4ème siècle av. JC a défini la folie comme une maladie. Caligula, empereur romain du 1er siècle, reste l’emblème de la folie du pouvoir. La légende veut que Tristan se soit fait passé pour fou afin de rejoindre Iseult. Erasme a écrit L’éloge de la folie en 1511 en réponse à La Nef des fous de Sébastien Brandt de 1494. Les peintres comme Jérôme Bosch, Hans Holbein, Pieter Bruegel ont figuré dans leurs tableaux la folie au cœur de la Renaissance. Les sorcières brûlées sur les bûchers étaient le plus souvent des hystériques. « La psychiatrie est née par les cris des condamnés aux pieds des bûchers ». Philippe Pinel a été le père de la psychiatrie française en libérant les aliénés de leurs chaines pendant la Révolution de 1789. Le 19ème siècle est marqué par plusieurs scandales relatifs à l’internement psychiatrique. En 1868, Garsonnet, avocat, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, tout en reconnaissant le bien-fondé de son internement s’élève contre « l’application raisonnée et surtout bien intentionnée d’une théorie barbare ». Jean-Martin Charcot neurologue à la Salpetrière au 19ème siècle a particulièrement étudié l’hystérie. Dans les années 1960 est apparu le mouvement de l’antipsychiatrie qui dénonçait les dérives de la psychiatrie traditionnelle (usage des thérapies chimiques ou violentes, enfermement carcéral). En 1975, Milos Forman a réalisé le film Vol au-dessus d’un nid de coucou. McMurphy, joué par J. Nicholson, simple simulateur pour ne pas aller en prison, est lobotomisé à la suite des désordres qu’il cause dans l’institution par compassion pour les autres malades.


La santé mentale aujourd’hui
Environ 20 % de la population souffrira d’une maladie mentale au cours de leur vie, et le 80% qui reste sera affectée par une maladie mentale chez un membre de la famille, un ami ou un collègue. (source : Rapport sur les maladies mentales au Canada, Santé Canada, mai 2006.) Des données épidémiologiques révèlent que chaque année, près de 3 % des Canadiens connaîtront une grave maladie mentale et 17 % seront atteints d’une maladie légère à modérée. Ces chiffres sont probablement valables pour tous les pays développés. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, entre 35 et 45 % des journées d’absentéisme seraient attribuables à des problèmes de santé mentale dans les pays développés.
Un Francilien sur dix souffre de dépression majeure. Les femmes et les personnes âgées sont plus souvent déprimées. Les troubles dépressifs sont liés à la situation conjugale. Inactivité et faiblesse des revenus fragilisent la santé mentale. Les plus diplômés et les personnes de nationalité française sont moins dépressifs.
 « Les seules personnes normales sont celles que vous ne connaissez pas bien. » Alfred Adler


Le DSM
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) est publié par l'American Psychiatric Association et fournit un langage commun et des critères standards pour la classification des troubles mentaux. Ce DSM fait l’objet de critiques au sein même de la communauté médicale : il mettrait en exergue de nouvelles pathologies "inutiles et dangereuses" exploitées par les firmes pharmaceutiques. Avec le DSM, on aurait toutes les chances de trouver quelque chose à n’importe qui. Il pousse à une médicalisation excessive de l’état de souffrance et à une vision biomédicale de l’homme.


Les handicapés physiques en France
L’Insee rapporte pour 2007que vivent en France près d’un million d’handicapés physiques reconnus administrativement et près de 10 millions d’handicapés au sens large (c’est-à dire transitoirement) parmi la population de 15 à 64 ans comptant 40 millions de personnes
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La normalité
Toutes les sociétés et tous les humains  sont différents physiquement et dans leurs comportements, la normalité ne répond donc pas à un standard rigoureux. La normalité est un domaine aux frontières floues. Mais il y a des lignes rouges au-delà desquelles on est dans l’anormal de manière sûre. Ces lignes frontières sont susceptibles d’être différentes selon les époques et les lieux.
La normalité est un modèle standard qui en tant que tel se heurte toujours à des limites où elle se contredit elle-même ou bien est remise en question par l’Histoire. Exemples : les religions, les Etats, les sciences.
La normalité est incarnée par des lieux de référence : églises, monastères, universités, écoles, musées, tribunaux, prisons, hôpitaux, entreprises, services publics, grandes surfaces commerciales...
Le pouvoir impose sa normalité. Sa folie également peut devenir norme (Caligula, les dictatures au 20ème siècle). L’ordre social peut devenir scélérat (exclusion de certaines catégories, désignation de boucs émissaires, comportement maffieux).
La culture est une composante de la normalité d’un lieu et d’une époque. Les deux co-évoluent. De nouveaux pouvoirs porteurs de la normalité plus ou moins identifiables peuvent émerger des médias, d’internet, des objets de consommation ou de l’évolution des mœurs.
La normalité comme l’anormalité sont plus ou moins contagieuses dans un milieu donné par mimétisme ou par réaction. Les milieux familiaux, éducatifs ou de travail sont en général et en principe normalisateurs et bénéfiques pour l’individu. Ils canalisent et donnent des repères. Dans certains cas ils sont pathogènes en tant que tels ou suscitent des réactions incontrôlées de l’individu contre le milieu. Dans le cas des suicides dans les entreprises on peut se demander qui est le plus anormal, l’employé ou l’entreprise ?
On observe des folies collectives dans les milieux familiaux, sectaires, religieux, militaires, claniques, financiers. Des individus paraissant très normaux ou imposant leur normalité, comme les dictateurs, peuvent s’avérer toxiques. Ils réussissent à normaliser le mal (injustice, xénophobie, racisme, coutumes scélérates, extrémismes, ostracisme, chasse aux sorcières, génocides). Les pervers narcissiques, incapables d’empathie, notamment ceux qui atteignent des positions de pouvoir, ne se considèrent pas comme anormaux. Les expertises psychiatriques de la majorité d’auteurs de crimes contre l’humanité ne montrent aucune psychopathologie. Les interviews de Douch, le Khmer rouge coupable de tortures et d’exécutions de 16.000 prisonniers, montrent que c’est l’articulation d’une psychologie et d’une situation politique inédite qui provoque le basculement de la civilisation à la barbarie. (selon Françoise Sironi, Les cahiers de la justice, Juger la barbarie, Dalloz, 2011)

Tout système normatif, politique, religieux, économique, scientifique, intellectuel a ses grands prêtres qui pontifient, ses thuriféraires qui les encensent, ses profiteurs opportunistes, ses martyrs qui les légitiment, ses suiveurs résignés, ses janissaires qui éreintent les déviants.


Pourquoi a-t-on besoin de normalité ?
Les normes constituent des repères pour la raison et les croyances, permettent la régulation sociale, l’évolution harmonieuse et le vivre ensemble. Elles s’avèrent indispensables dans le domaine technologique où elles sont facteur d’efficacité et de sécurité. 


Pourquoi a-t-on besoin d’anormalité ?
Toutes les espèces vivantes connaissent la norme et la déviance à la norme. Les systèmes complexes s’autorégulent par des logiques floues. Celles-ci intègrent l’empathie, la passion, l’irrationnel, le hasard, l’erreur. La capacité de penser autrement est la base de l’inventivité scientifique, politique ou artistique. La nature explore le champ des possibles par la rencontre aléatoire des patrimoines génétiques dans la reproduction sexuée. L’anormalité est la base de créativité littéraire. Dans un monde parfait, il n’y aurait pas de littérature. La lutte contre la déviance est une des raisons d’être de l’Etat et des religions. Cette lutte fait vivre plus de gens que la déviance ne nuit. Cependant, au-dessus d’un certain seuil, la lutte contre la déviance devient elle-même déviance. Le bien est le juste équilibre entre l’anormal et le normal.
La régulation de la déviance dans les sociétés est un enjeu majeur de la démocratie. Les régimes autoritaires et dictatoriaux s’effondrent à terme notamment à cause des exactions de leurs forces de l’ordre (police, magistrature) et des compromissions des institutions ou des élites (religieux, monde des affaires, médias, intellectuels, médecins).
Il n’y a jamais eu de sociétés sans drogues. La consommation de substances qui créent des dépendances est universelle et partagée par toutes les cultures depuis le début de l'humanité. Selon les cultures, certaines drogues sont prohibées, comme l'alcool dans l'Islam ou encore le cannabis, la cocaïne et les substances opiacée en occident. Mais le degré de dangerosité n'aurait rien à voir avec le fait qu'elles soit licites ou illicites.
Les comportements sortant de la norme de manière transitoire servent d’exutoires aux individus et aux collectivités. Exemples : colère, pleurs, cris, activité sexuelle, alcool, drogues, matchs de foot, liesse populaire, manifestations, carnaval.


La mondialisation
La mondialisation contemporaine pose de nouvelles questions sur la normalité politique souhaitable au niveau planétaire. Que faut-il réguler par des normes au niveau planétaire ? Les domaines qui méritent attention sont multiples : les marchés industriels et agricoles, l’environnement, l’internet, les cultures locales, les finances, les droits de l’homme, la pauvreté, les migrations, la corruption, les armes, le nucléaire civil, la recherche scientifique, l’éducation, le droit d’ingérence, les tribunaux internationaux...
Qui doit élaborer et faire respecter quelles normes ? Les parties prenantes d’une gouvernance mondiale sont évoquées par Jacques Attali dans son dernier livre « Demain qui gouvernera le monde ? »  Comment éviter les dérives totalitaires sachant que l’humanité compte des milliers de candidats se voyant devenir maîtres du monde ?
Le monde dispose aujourd’hui de différents instruments institutionnels pour définir et appliquer des normes internationales : ONU, OCDE, OMC, UNESCO, OTAN, UE, les Etats, les cours de justice internationale, les institutions financières, les ONG, les lois, les accords multilatéraux. Et malgré ces institutions, des vents de folie balayent régulièrement le monde.


Passage de la loi à la norme.
D'une société (d'Ancien régime) centrée sur la loi on est passé à une société gestionnaire centrée sur la norme. C'est l'une des conséquences de la vaste révolution libérale actuelle. L’économie libérale préfère la norme à la réglementation et à la loi. Les normes ISO ou RSE, Responsabilité Sociale des Entreprises, sont élaborées afin de normaliser la fabrication des objets technologiques et les impacts sociétaux des activités humaines sans entraver la libre entreprise. Leurs bénéfices sont patents, mais leurs inconvénients également : ces normes sont devenues les instruments de la loi des puissants, servent à distordre la concurrence et sont des vernis vertueux de la communication des entreprises.

Propos entendus.
-          La souffrance est un symptôme de l’anormalité.
-          Les normes caractérisent les milieux sociaux, participe à l’identité d’un groupe.
-          Les normes ont une finalité, ne serait-ce que la manifestation du pouvoir de celui qui l’impose.
-          La norme est une loi évolutive dans le domaine technique ou humain. Elle sépare l’acceptable de l’inacceptable.
-          Il existe une hiérarchie des normes. Le droit à la vie est une norme supérieure.
-          L’absence de norme est aussi une norme. Certains hors normes sont dans une norme.
-          Les normes se répartissent sur des courbes statistiques comportant des extrêmes.
-          Les conséquences des normes sont très variables. Techniques elles sont utiles, morales elles sont importantes.
-          L’individu a peu d’influence sur les normes morales.
-          La normalité est un état d’équilibre.
-          Il n’y a pas d’art sans anormalité.
-          La normalité n’existe que parce qu’il y a une société.
-          La tolérance religieuse devrait être la norme.
-          Le principe de précaution est pervers, car en fait il sert à justifier bien des fantaisies ou intérêts particuliers.
-          Le regard sur l’anormalité a changé dans le bon sens dans les dernières années. Les mots ont changé également.
-          Le corps n’appartient plus à la patrie.
-          La vie est un combat à travers l’anormalité.
-          La folie est dans les rêves.
-          La loi oblige les entreprises d’employer 6% d’handicapés, mais on peut la contourner.
-          Les normes servent à gérer des systèmes complexes.
-          L’évolution de la société fait bouger les normes (avortement).
-          Le Chevalier de la Barre (1746-1766) a été torturé et exécuté en vertu de normes religieuses contre le blasphème. Son corps a été brûlé avec le Dictionnaire philosophique de Voltaire cloué sur la poitrine !
-          Le marginal est normal.
-          La vie est normative.
-          L’évolution des normes suit des processus darwiniens de mutations et de sélections.
-          La pensée binaire (blanc-noir) n’est pas normale.
-          La psychiatrie travaille mal faute de moyens.
-          La mainmise des laboratoires pharmaceutiques sur la santé mentale pose problème.
-          La normalisation des médicaments est indispensable. Attention aux achats sur Internet !
-          On ne peut pas vivre sans folie.
-          La vraie vie est anarchique.
-          Les créationnistes veulent imposer des normes scientifiques erronées.
-          Il faut des normes pour bien vivre : respect de la vie et de l’autre.
-          On est toujours l’anormal de quelqu’un.
-          Certaines normes sont des barrières à la liberté.
-          C’est encore aller contre les normes que de se battre contre certaines maladies comme l’autisme.
-          Il faut des normes, mais pas trop. Il faudrait un organisme pour supprimer des normes.
-          Nous avons tous un potentiel d’anormalité.
-          La norme c’est un état de contrôle.
-          « Nous sommes riches de nos différences ». Banderole au salon de l’Handicap.
-          La normalisation croissante de la société va nous faire perdre notre identité individuelle.
-          « Quand on a une tête de marteau, on ne peut voir le monde que sous la forme de clous ».
-          Il est difficile de vivre la différence.
-          L’uniformisation conduit à la mort.
-          Normalité et anormalité appartiennent à la systémique du monde qui repose sur le jeu des contraires ainsi que sur l’alternance de la création et de la destruction.
-          L’anormalité est aussi source de souffrances très inégalement et injustement réparties parmi les humains. Elle devrait appeler à la compassion et à la fraternité, comme le stipulent les grandes religions.
L’humanisation se réalise à travers le respect de l’anormal.

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