Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

+ Retrouvez facilement le site Internet du Chemin du philosophe en tapant "cheminphilo" sur un moteur de recherche Internet.

+ Pour découvrir le Chemin du philosophe en forêt : un petit film .

+ Pour télécharger la brochure 2021 du Chemin du Philosophe.

+ Audioguide du Chemin du philosophe en forêt, télécharger sur smartphone via le lien ou avec le code QR (en forêt le chargement par QR dépend du réseau de votre fournisseur d'accès).

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+ Pour trouver le Chemin du Philosophe : carte (avec le GPS, programmer 179, rue de Paris, Montlignon, le parking est proche).

+ La participation aux activités de l'association implique une éthique de neutralité et de tolérance ainsi qu'une étiquette de courtoisie. L’accès est libre à la plupart des activités.

+ Pour soutenir et adhérer à l'association ou renouveler annuellement : Bulletin d'adhésion.

+ Pour nous écrire : cheminduphilosophe(arobase)wanadoo.fr

 

Station "L'homme et le cosmos"

Station "L'homme et le cosmos"
Cadran solaire analemmatique - juin 2014

Programme

Programme des activités à venir (cliquez sur le lien)


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Fonction Sound est limitée à 200 caractères

dimanche 28 avril 2013

Compte rendu du café philo du 26 avril 2013



  
Trente et une personnes ont participé à ce café philo au Centre culturel de Bouffémont sur le thème « Y a-t-il une vie en dehors de l’économie ? », préparé et animé par Catherine Delaunay et Pierre Haller. Après les annonces d’usage sur les activités de l’association, l’autorisation des participants a été sollicitée de filmer la séance, dans le but de publier un extrait vidéo sur Internet. Il s’agit d’une expérience dont il s’agira d’évaluer l’intérêt et l’impact.

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 Pierre Haller

Actualité avril 2013
+ 440.000, c'est le nombre de personnes supplémentaires tombées en 2010 sous le seuil de pauvreté en France en l'espace d'un an, selon une étude de l'Insee. Un enfant sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté dans une famille disposant de moins de 964 euros par mois.

+ Le commerce avant les droits de l'homme
Reçu avec tous les égards par ses hôtes chinois, M. Hollande a vigoureusement plaidé  au cours d'une visite à Pékin et à Shanghaï, pour un "rééquilibrage" des échanges commerciaux, mais a abordé prudemment la question des droits de l'homme. La Chine et la France ont signé un accord d'intention pour l'achat de 60 Airbus et envisagent la construction d’une usine de traitement des combustibles nucléaires. Info du 26/04/2013.

+ Un article « Ma licence d'économie ne connaît pas la crise » dans le Monde du 18 avril 2013 rapporte qu’un collectif d'étudiants dénonce le manque de pluralité dans l'enseignement de l'économie à l'université, dont il juge l'approche trop éloignée de la réalité. Il veut en finir avec « cet enseignement de l'économie étrangement déconnecté de l'histoire qui s'écrit sous nos yeux ».

+ Sans l’économie souterraine, il y aurait déjà la révolution, dit-on en Espagne qui compte 26% de chômeurs.

Qu’est-ce que l’économie ?
Selon Wikipédia l’économie (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services.
Elle implique un vaste spectre de dimensions  des plus concrètes aux plus abstraites : la matière première, le travail, la transformation de la matière, l’argent, les étalons de mesure, les échanges de matières, d’informations ou de techniques, les spéculations sur la valeur des entreprises, des objets et des services.
Le commerce, à côté des conquêtes militaires et religieuses, a été de tout temps un vecteur de rencontre et de diffusion des civilisations.
L’économie se targue  parfois d’être une science exacte. Elle utilise un langage et certaines méthodologies, notamment mathématique qui lui confère une aura de crédibilité et du  pouvoir sur les cours du monde.

En microéconomie, celle des interactions entre individus, certaines prédictions sont mathématiquement testables à partir d’équations, d’optimisation linéaire ou non linéaire, de théorie des jeux. En macroéconomie aucun  modèle ne fait consensus ; les facteurs humains et culturels introduisent des imprédictibilités irréductibles.
Aujourd’hui l’économie domine le monde et le destin de sept milliards de personnes. Selon l’observatoire des inégalités, la pauvreté baisse dans le monde. 1,3 milliard d’habitants vivent cependant toujours sous le seuil d’extrême pauvreté (moins de 1$ par jour), soit près du quart des habitants de la planète. Un milliard n’a pas accès facile à l’eau et aux énergies nécessaires à la cuisine et au chauffage.
Le système économique moderne basé sur l’industrie et la technologie, est confronté à des problèmes majeurs et complexes, c’est-dire non linéaires. Problèmes de l’énergie, des déchets, des ressources de matières premières, de l’environnement, de géopolitique, du droit du travail humain, de la répartition des richesses, des marchés, de la distribution des biens et services, des réseaux de transports et d’information, des ressources en capitaux, des spéculations.

Histoire récente de l’économie
Dans les années 1945-1960, régnait une utopie de l’épanouissement et la possibilité d’une ascension sociale dans le travail. Les syndicats offraient une identité sociale honorable et morale aux employés, qui pouvaient avoir le sentiment de participer à une œuvre collective. Depuis 1980, le travail est la souffrance nécessaire pour l’obtention d’un salaire. La mondialisation, les nouvelles utopies de l’externalisation, de la sous-traitance et de la délocalisation des activités des entreprises (pour Renault 90%
des activités dans l’entreprise en 1960, plus que 20 % actuellement), le retrait des syndicats, la financiarisation de toute activité, l’inflation des échelles de salaires (1 à 20 en 1950, 1 à 100-500 aujourd’hui) ont profondément modifié l’attitude envers le travail et le fonctionnement de la société. La confiance mutuelle, envers les élites et envers la société a été ébranlée, tout particulièrement en France. Pour les élites, la réussite sociale n’est plus tant assurée par le travail que par leurs participations aux jeux de réseaux. La précarisation et le malaise de larges couches de la population est l’effet et un moteur essentiel de la systémique économique actuelle. L’assistance aux chômeurs et victimes du système et leur culpabilisation sous-jacente ainsi que la mise en spectacle « opiumisant » du monde maintiennent une relative paix sociale.

Ce phénomène est mondial. Après le tournant ultra-libéral des années 1980, l’action des États a été progressivement subvertie par les intérêts privés : dans la santé, l’éducation, le logement, la défense, les politiques publiques ont de plus en plus consisté à garantir des rentes à des entreprises privées proches des pouvoir. L’État garant de l’intérêt général s’est mué en État prédateur soumis à « l’exploitation systématique des institutions publiques pour le profit privé », selon James K. Galbraith, dans « L’Etat prédateur ».

Les indicateurs du développement
L’économie fonctionne à l’aide de modèles d’algèbre linéaire, de statistiques et de théorie des jeux mis en œuvre par des algorithmes informatiques. Elle fait appel à des indicateurs auto-référents : PIB, taux de croissance, d’inflation, d’intérêts, profits, rendements, fiscalité, etc. Elle connaît aussi une inflation de prix Nobel, de professeurs, d’experts, de gourous ou de spin doctors. Les écoles de commerce font florès est et les plus prestigieuses assurent aux étudiants les meilleurs carnets d’adresses pour leur avenir.
A côté de cela, un certain nombre d’institutions et d’ONG mettent au point des indicateurs censés donner une mesure plus proche de la réalité du développement humain lié au développement économique.

L'indice de développement humain (IDH)
Indice de développement humain est un indice statistique composite, créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990 pour évaluer le niveau de développement humain des pays du monde. L'IDH se fonde sur trois critères majeurs : l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'éducation et le niveau de vie. Ces critères sont très liés aux activités et aux structures économiques de chaque pays : eau potable, énergie, logement, hygiène, système médical, école, revenu par habitant.
La France se situe en 2010 vers le quinzième rang sur 187 pays pour la moyenne de l’IDH et aussi pour les inégalités sociales.

L’indice de bien être durable
Indice de bien être durable  (IBED) est un indicateur alternatif visant à remplacer le PIB.
Le calcul de L'IBED s'appuie approximativement sur la formule suivante :
IBED = Consommations marchande des ménages (base ou point de départ du calcul)+ services du travail domestique + dépenses publiques non défensives - dépenses privées défensives - coûts des dégradations de l'environnement - dépréciation du capital naturel + formation de capital productif.
Il est censé traduire le progrès véritable.

Selon les graphiques de l’ONG les Amis de la terre, le PIB (GDP) de la plupart des pays est en croissance continue depuis les années 1950. L’IBED (ISEW) croît en parallèle jusque dans les années 1980, puis décroche voire régresse, nettement.

Le bonheur national brut (BNB)
Le Bhoutan a adopté dès 1972 l’indice du « Bonheur national brut (BNB) ». Lequel repose sur quatre piliers : la croissance et le développement économiques ; la conservation et la promotion de la culture ; la sauvegarde de l’environnement et l’utilisation durable des ressources ; et la bonne gouvernance responsable.

Globeco
Globeco fournit des rapports annuels sur le bonheur mondial calculé à partir des 40 critères regroupés en quatre chapitres. La France dans chacun de ces chapitres se situe sur 60 pays aux places suivantes :
-         La paix et la sécurité : France 18è/60
-         La liberté, la démocratie et les droits de la personne humaine : France 9è/60
-         La qualité de la vie : 10è/60
-         L’intelligence, la communication et la culture : 20è/60
Classement général : 14è/60.
Les dix premiers en 2012 sont : Suède, Norvège, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Australie, Canada, Suisse, Irlande, c’est-à dire un certain nombre de Vikings, de monarchies et de chrétiens protestants.
Le rapport Globeco 2013 explique : « la différence de performances entre la France et les pays nordiques (Suède, Norvège, Pays Bas, Danemark, Finlande) vient du fait que les Français ne font confiance à rien (gouvernement, entreprises, médias, syndicats, justice) ni à personne. A la question : « Est-il possible de faire confiance aux autres ? », près de 80 % des Français répondent « non », alors que 60 à 70 % des habitants des pays nordiques disent faire confiance aux autres. »

Les voix qui se lèvent
+ L’économie solidaire
« Aujourd'hui, les engagements sont d'une autre nature. A côté de l'économie marchande fondée sur la compétition, une énergie croissante s'investit dans l'économie sociale et solidaire, dans des rapports empathiques organisés autour du collaboratif, dans des aventures où le gratuit a sa place.
Philippe Lemoine, Le Monde du 16/04/2013

+ Le respect des droits de l’homme
Aujourd'hui, diverses organisations non gouvernementales dénoncent les achats massifs de terres qui se font au détriment des paysans locaux. En mai 2012, l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a émis une directive destinée à encadrer ces opérations, rappelant les droits des peuples autochtones, la nécessaire formation des populations, et appelant « les investisseurs privés à respecter des droits de l'homme et de propriété légitimes ».
Pierre Bezbakh Le Monde 15/04/2013

+ L'économie politique est une pseudo-science
    « L'économie politique est une pseudo-science que les préoccupations matérialistes ont projetées au devant de la scène. ....Avec le temps, les indices ont pris plus d'importance que l'activité qu'ils devaient mesurer ....Si plus de gens ont été malades et ont acheté plus de médicaments, si plus de couples ont divorcé et ont fait appel à des avocats pour des procédures judiciaires, ... si l'eau des aqueducs a été plus polluée et exigé davantage de chlore pour neutraliser les colibacilles, tout cela a contribué à augmenter le PNB. »
Serge Mongeau, La simplicité volontaire, plus que jamais, Montréal, Ecosociété, p.28-29.

+ Contre le darwinisme social
« Toute la doctrine darwiniste de la lutte pour la vie n'est que la transposition pure et simple, du domaine social dans la nature vivante, de la doctrine de Hobbes: bellum omnium contra omnes et de la thèse de la concurrence chère aux économistes bourgeois, associée à la théorie malthusienne de la population ».
Friedrich Engels, Lettre à Lavrov du 12 septembre 1917.

+ Fabriquer l'argent à partir de rien
"Le système bancaire moderne fabrique de l'argent à partir de rien. .... Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l'argent et à contrôler les crédits".
Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d'Angleterre 1928-1941 -- réputé 2e fortune d'Angleterre à cette époque !

"Le procédé par lequel les banques créent de l'argent est tellement simple que l'esprit en est dégoûté". -- John Kenneth Galbraith, économiste –

+ Comment on sait qu'une société est condamnée ?
« Lorsqu’on constate que le commerce se fait non par consentement mais par compulsion lorsqu’on constate que pour produire, il faut auparavant obtenir la permission d’hommes qui ne produisent rien - lorsqu’on constate que l’argent afflue vers ceux qui dispensent non des biens mais des faveurs - lorsqu’on constate que les hommes deviennent plus riches par la subornation et les pressions que par le travail, et que les lois ne vous protègent pas de tels hommes, mais les protègent au contraire de vous - lorsqu’on constate que la corruption est récompensée et que l’honnêteté devient un sacrifice - on sait alors que la société est condamnée ».
Ayn Rand   La Révolte d’Atlas,  publié en 1957.

+ Définition de la science économique
"L'activité économique a essentiellement pour objet de satisfaire les besoins pratiquement illimités des hommes avec les ressources limitées dont ils disposent en travail, en richesses naturelles et en équipement, compte tenu des connaissances techniques limitées qui sont les leurs. La science économique apparaît ainsi comme la science de l'efficacité, et par-là même, elle est quantitative...
    Constater cette possibilité objective de transformation de l'économique en une science véritable ne signifie naturellement pas que l'économie, dans son état actuel, et prise dans son ensemble, puisse déjà être considérée comme une science. Peut-être même ne pourra-t-elle jamais y réussir totalement, tant sa matière première est liée à des intérêts et à des idéologies".
Maurice Allais  Prix Noble d’économie 1988 ; Leçon donnée à Genève en 1967.

+ L'homme jetable, l’obsolescence programmée
    « Du bas nylon à l’imprimante d’ordinateur, on sait maintenant que les marchands du temple de la finance ont savamment programmé la durée de vie d’un objet. Il s’agit de faire de nous d’éternels consommateurs. C’est ce que racontait le 15 février 2011 le film de Cosima Dannoritzer, « Prêt à jeter » sur ARTE. »
Oliver Cabanel  

+Les forces du marché ne sont pas "naturelles"
     "Il n'y a rien de "naturel" dans les forces du marché. Ce sont les idéologues des sociétés transcontinentales (des Hedge-Funds, des grandes banques internationales, etc.) qui, pour légitimer leur pratiques meurtrières et apaiser la conscience des opérateurs, donnent ces "loi du marché" comme naturelles, s'y réfèrent en permanence comme à des "lois de la nature".   
Jean Ziegler Destruction massive, Paris, Seuil, 2011, p.337.

+ La société de consommation va sur sa fin
     "La société de consommation de masse globalisée est arrivée au fond de l'impasse. Elle repose, en effet, sur la croissance sans limite, qui est son essence même, alors que les données physiques, géologiques et biologiques lui interdisent de poursuivre dans cette voie en raison de la finitude de la planète. Le temps de l'effondrement est venu. Nous en percevons de nombreux signes avant-coureurs, même si nous refusons d'en accepter les conséquences et de prendre les mesures pour limiter les dégâts ou y porter remède...

+ La manipulation publicitaire
           « Je me prénomme Octave et m’habille chez APC. Je suis publicitaire: eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde. ... Je vous drogue à la nouveauté, et l’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas.
... Je dépense donc je suis....
      Mmm, c’est si bon de pénétrer votre cerveau. Je jouis dans votre hémisphère droit. Votre désir ne vous appartient plus: je vous impose le mien. Je vous défends de désirer au hasard. Votre désir est le résultat d’un investissement qui se chiffre en milliards d’euros. C’est moi qui décide aujourd’hui ce que vous allez vouloir demain. »
Frédéric Beigbeder 99 F, Grasset, 2000, p. 17-19.

+Le libéralisme radical est un système idéalisé
  « Au cœur des enseignements sacrés de l'école de Chicago figurait la conviction suivante : les forces économiques - l'offre et la demande, l'inflation et le chômage - s'apparentent aux forces de la nature, fixes et immuables. Au sein du libre marché absolu imaginé dans les cours et les manuels de l'école de Chicago, ces forces sont en équilibre parfait, l'offre influant sur la demande à la manière dont la Lune attire les marées. »

+ L'économisme
    « La pensée des preneurs de décisions - decision makers  dans la terminologie anglo-saxone- baigne en permanence dans les concepts manipulés par les économistes ;...: le fanatisme économique, l'économisme ».

 +L’utilité du contrôle démocratique pour l’économie

Conclusion
Pour paraphraser Churchill qui disait que la démocratie est le moins mauvais des mauvais systèmes politiques, on pourrait postuler de même pour l’économie de marché. Le développement humain est intimement lié à celui de l’économie et celle-ci à la consommation d’énergie et  de ressources naturelles ainsi que de production de déchets. Notre système économique permet la mise à disposition de moyens technologiques utiles à la complexification de notre monde. Le modèle de développement, qui ne serait pas celui d’une machine auto-référente, mais essentiellement au service de l’humain et de la planète, reste à trouver.  C’est le processus démocratique et politique qui devrait sans cesse réajuster les points de fonctionnements optimaux des multiples facteurs de la machine économique pour en assurer la stabilité et garantir la vie en dehors de la machine.


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Catherine Delaunay
(à partir de prise de notes)

Petit lexique élémentaire
Economie
a)     Economie dite domestique : du grec ancien οἰκονομία / oikonomía , oikos = maison, nomos = gestion, donc gestion de la maison ;
b)    Economie politique : l’art de bien gérer les finances de l’Etat et du pays.
c)     Economie générale : la réalité de la production, de la distribution, de la consommation, des échanges de marchandises, services et capitaux.
Capitalisme
Système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange, sur la liberté du marché et sur le salariat.
Libéralisme
Conception selon laquelle il existe des lois économiques naturelles et immuables grâce auxquelles s’établit spontanément un équilibre entre la production, la distribution et la consommation. Exemple, la loi de l’offre et de la demande. Il importe que demeurent la liberté du travail, la propriété privée, la concurrence et le libre échange entre les nations et que l’Etat intervienne le moins possible.
Ultralibéralisme
Système économique qui prône un libéralisme absolu en encourageant la concurrence généralisée, la privatisation des services publics, la dérèglementation du travail et le désengagement de l’Etat.
Marché
Lieu d’échanges économiques, qu’il soit local, régional, national ou mondial. Aujourd’hui quand on dit « marché », on entend le plus souvent le marché mondialisé, financiarisé, dérèglementé.
Mondialisation
Extension de l’économie de marché à l’ensemble de la planète, qui ne s’explique plus par la dynamique spontanée d’acteurs individuels privés (entreprises, banques...), mais par la libéralisation des règlementations encouragée par les Etats les plus puissants, comme les Etats-Unis, par exemple.
Argent-monnaie
Trois fonctions : a) intermédiaire des échanges ; b) étalon pour fixer la valeur des marchandises ; réserve de valeur et de capital.

Questionnement
L’économie fait l’objet de présupposés et de préjugés : omniprésente, dangereuse, à valoriser, contribue au bonheur. Elle exerce la fascination, l’indifférence ou la répulsion. Elle pose la question des inégalités qu’elle engendre, de l’exploitation des humains, de la servitude de l’argent. Comment vivre dans un monde dominé par l’économie ? Survivre ? Consommer ? Exister en plénitude ?

Histoire
Platon (-428 à -348) condamne les marchands et l’argent.
Aristote (-384 à -322) rappelle que l’économie doit rester sous le contrôle de la politique. Il existe des usages normaux et contre-nature de l’argent. 
Thomas d’Aquin (1224-1274), réhabilite l’argent.
Martin Luther (1483-1546) condamne le marché d’indulgences de la Papauté.
Jean Calvin (1509-1564) réhabilite la richesse (Reich= Riche=Empire en allemand)
Max Weber (1864-1920) démontre l’affinité entre l’éthique protestante et l’argent.
Adam Smith (1723-1770) : le travail produit la richesse. Les lois de l’économie sont naturelles et éternelles.
Karl Marx (1818-1883) : l’économie détermine tout. Seule la science échappe à l’idéologie. L’économie doit être juste et équitable. Les inégalités se créent non lors de la distribution des richesses, mais au stade des moyens de production. La perte du travail est une violence.

La fin du 20è siècle est marquée par la chute du communisme et la montée en puissance de l’ultralibéralisme. La mondialisation s’affirme en même temps qu’émerge une diplomatie économique.

Question : Tous les rapports humains sont-ils marchands ? Faut-il se réjouir ou se plaindre de l’hégémonie économique ?


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Paroles entendues

-         Ce sont les économies libérales qui produisent le plus de richesses. Mais la main invisible du marché ne régule pas suffisamment.
-         La grande banque américaine a mis la Grèce dans le mur.
-         La vie en dehors de l’économie a une valeur différente de l’économie.
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   Il y a la micro et la macro- économie ; l’économie marchande et non-marchande ; l’économie officielle et souterraine, voire maffieuse.
-         L’erreur est de vouloir appliquer les mêmes indicateurs quantifiables aux différents types d’économies.
-         Le sens de l’économie est différent selon l’histoire, la géographie, la culture.
-         Le politique doit-il diriger l’économie ?
-         En 1970, les 1 % les plus riches accaparaient 8 % du PIB, en 2013, ils accaparent 25 % du PIB.
-         La richesse a tendance à se distribuer au niveau mondial, à l’exception de l’Afrique.
-         L’économie monétarisée contribue à niveler les classes culturelles.
-         Le bénévolat s’exerce au détriment du salariat.
-         Le bénévolat est au service du capitalisme.
-         C’est grâce au bénévolat des « grands-mères » que la Russie fonctionne encore.
-         Le bénévolat demande du professionnalisme.
-         L’économie fictive de la spéculation supplante l’économie réelle.
-         Pourquoi les gens des quartiers défavorisés ne sont-ils pas au café philo ?
-         Les banques jouent avec notre argent, en plus il faut les payer.
-         Le libéralisme veut faire de l’argent avec tout ce qui le permet, il veut tout privatiser (santé, éducation, services publics, etc...°)
-         La main invisible du marché est perverse.
-         Les banques rendent aussi des services.
-         Il faut avoir et être et faire des choix à chaque instant.
-         Il faut un équilibre entre les économies marchandes et non-marchandes.
-         Le rêve est non-marchand. (ça dépend du rêve).
-         En matière de charité, il faut donner et  ne pas se poser de question.
-         Rien n’est gratuit, tout a une valeur. On a perverti l’échange honnête.
-         On a besoin d’être reconnu par son apparence. On a besoin du groupe pour exister.
-         Il faut un certain bien-être pour exister. Rappel de la pyramide Maslow.
-         La cupidité fait marcher l’économie.
-         Certains phénomènes financiers sont déconnectés de la réalité. En s’emballant, ils conduisent à des catastrophes.
-         Il faut taxer les ventes à découvert, qui sont des paris sur la casse des valeurs.
-         98 % des flux financiers sont réalisés par des ordinateurs.
-         Certaines entreprises gagnent plus d’argent en spéculant qu’un produisant des biens ou des services.
-         Le bénévolat permet d’échapper partiellement à la contrainte de l’argent. Il offre un espace de liberté.
-         Le fait de taper sur les financiers indique qu’il y a encore des valeurs non monnayables.
-         L’amitié reste une valeur.
-         Comme enseignant, mon objectif est la réussite de mes étudiants.
-         L’économie sociale et solidaire fait travailler 10 % de la population et représente 12 % du PIB.
-         Les riches devraient avoir des devoirs.
-         Il faut savoir de ce qu’on veut faire de sa vie au-delà du minimum vital.
-         La financiarisation, c’est la loi de la jungle. Il faut réguler au niveau mondial.
-         Il se fait beaucoup de bien en France en matière de solidarité et d’échanges d’idées.
-         Nous sommes co-responsables. Nous avons laissé les banques prendre le monopole de gérer notre argent.
-         Rappel de la fable de La Fontaine « Le savetier et le financier ».

-         J’ai travaillé 40 ans chez un trader. J’ai perdu mes économies en actions Eurotunnel.
-         Essayons d’être heureux dans la sobriété.
-         Ce n’est pas à travers l’économie que se construit l’amitié.
-         On ne voit pas comment sortir de l’imbroglio de l’économie mondialisée.
-         A lire « Globalia », un roman d'anticipation de contre-utopie écrit par Jean-Christophe Rufin
-         Je suis choquée par la consommation des enfants.
-         On n’a pas nécessairement besoin de beaucoup d’argent pour le bonheur.
-         Il faut distinguer économie et finance.
-         L’économie, c’est la valeur ajoutée, la finance, c’est la destruction de valeur.
-         Jacques Attali plaide pour une gouvernance mondiale.
-         L’économie devrait être au service de tous les hommes. Mais prêcher la moralisation ne suffit pas.
-         L’économie  est un instrument du progrès humain.


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Commentaire au blog 
de notre ami Jean-Marie Oswald qui n'a pas pu participer au café philo 
 
J’ai pris connaissance avec intérêt du compte rendu sur le dernier sujet concernant l’économie et si nous pouvions vivre en dehors de ce monde économie. ce sujet m’interpelle!
Un beau résumé de thèses, de livres et d’auteurs a été dressé.
Le sujet, je pense, est devenu toutefois aujourd’hui très technique et très professionnel pour s’inscrire parfaitement dans nos thèmes de loisir philosophique.
Le thème est désormais grave et cela par les disparités géopolitiques, culturelles et sociales.
Nous sommes vraisemblablement dans un tournant historique.
La science économique sert l’homme dans ses valeurs et dans son bien-être matériel.
La perversion des travers économiques et de ses conséquences ont fait leur œuvre par des spéculations financières.
Ces spéculations diaboliques volent le progrès, dépouillent le peuple et attisent les rivalités.
L’outil mécanique des mathématiques et de l’informatique utilisé à cette fin divise le monde et crée une valeur qui n’est que virtuelle.
Mais notre Droit Economique commence peu à peu à se dessiner.
Il faut un nouveau leadeur de pensée, un nouveau Baron KEYNES mais adapté à notre temps.
En fait, pour moi, il n’y pas pas de richesse si elle n’est pas sociale!

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Poème d’Arlette Coutin
 
Le Bonheur est en toi


Toi l’homme d’aujourd’hui
           As-tu des appuis
            Pour te raccrocher
Et ne pas sombrer

De ce monde réel
Recherche l’essentiel
Qui te permettra
De vivre ici-bas

Construis de ton mieux
Travaille en tout lieu
Métier et foyer
Seront tes alliés

Sans amour, sans art
Où sont les regards
Et sans la nature
Pas de vie future

Puise au fond de toi
Ton œuvre sera là
Celle que tu feras
Du plus bel éclat




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