Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

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+ La participation aux activités de l'association implique une éthique de neutralité et de tolérance ainsi qu'une étiquette de courtoisie. L’accès est libre à la plupart des activités.

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Station "L'homme et le cosmos"

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Programme

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dimanche 26 février 2012

Compte rendu du café philo du 24 février 2012





Qu’est-ce que le sacré ? Est-il encore une valeur ?

Trente-huit personnes ont participé à ce café philo à Bouffémont sur le thème du sacré : beaucoup de fidèles et toujours quelques nouvelles personnes ouvrant sur de nouveaux et riches horizons. Nous avons, dans un premier temps, décidé de changer le sujet du café philo d’avril 2012 qui devait avoir pour thème «  Pour quelle cause peut-on donner sa vie ?», qui, à la réflexion, est très proche sous certains aspects du thème du sacré de ce soir. Nous avons retenu donc pour le 30 avril l’autre thème qui avait suscité de l’intérêt lors du vote à savoir : « La sobriété peut-elle être heureuse ? » 

Préliminaire
Il est impossible dans un café philo, et même en dehors, d’explorer toute la littérature et tous les aspects du sacré que les multiples cultures ont engendrés depuis la nuit des temps.
Le sacré s’avère un sujet délicat à traiter en raison des susceptibilités qu’il peut éveiller. S’il convient de respecter le sacré de chacun, il convient également de parler de sa propre conception avec humilité.

Définitions
Le sacré concerne des objets, actes, espaces, parties du corps, valeurs, etc. Le sacré désigne donc ce qui est mis en dehors des choses ordinaires, banales, communes ; il s'oppose essentiellement au profane, mais aussi à l'utilitaire. « Pro-fanum » représente ce qui est à l’extérieur du temple, c’est-à-dire le monde ordinaire. « Sacer » représente ce qui est séparé, ce qui ne doit pas être touché. « Le sacré est saturé d’être » (Mircea Eliade).C’est un monde à part d’une réalité supérieure inspirant la crainte, l’interdit, le mystère, la fascination, le respect ou la ferveur. Le sacrifice consiste à renoncer ou à donner sa vie pour une cause considérée comme sacrée. Selon Carl Gustav Jung, le sacré est : "ce qui saisit l'individu, ce qui, venant d'ailleurs, lui donne le sentiment d'être." René Girard , pour sa part, a décrit les rapports complexes entre la violence et le sacré. Le bouc émissaire est un exutoire de la violence.
Si l'Homme fait l'expérience du sacré, c'est qu'il veut précisément échapper à sa condition d'être fini et mortel.
La culture occidentale distingue le sacré religieux et le sacré laïque.

Le sacré religieux judéo-chrétien rompt avec l’ordre de la nature. Il est monothéiste. Il se dit révélé directement par Dieu à travers ses prophètes. Dieu est le tout autre, infini, absolu et transcendant, toutefois incarné pour les chrétiens. Toute forme de matière et de vie est créée par Dieu. Le sacré procède d’une inspiration supra-rationnelle. Il engendre des « valeurs éminentes », selon Emmanuel Levinas, qui dit par ailleurs voir dans l’autre l’image de Dieu. Selon Marcel Gauchet, le christianisme a contribué à créer un monde séculier.

Le sacré laïque occidental est centré sur l’humain et investit toutes ses institutions, activités et aspirations : progrès, bonheur, amour, droits de l’homme, humanisme, corps, art, sciences, techniques. Ce sacré, tout comme le religieux, revendique la transcendance de l’homme ou de la liberté. Il prétend ainsi recréer ou du moins façonner le monde. « C’est l’homme en tant que tel qui apparaît aujourd’hui comme sacré », Luc Ferry. Le sacré laïque est relatif, il est, bien plus que le religieux, volatile en fonction des époques et des lieux. Il perd plus facilement sa substance en tombant dans l’idolâtrie ou l’insignifiant.

Le sacré oriental, notamment le bouddhisme, comporte des formes sans dieux, sans surnaturel, sans ego individuel. Il refuse la dualité. Le sacré est une attitude intérieure de relation intense avec le réel, une disposition d’empathie et de compassion avec tout ce qui existe. C’est une vision panthéiste du sacré. « Le sacré n’est pas quelque chose qui brille mystérieusement au fond du firmament, mais ce qui est le plus intime et que nous partageons tous », Roland Rech, Bouddhisme Zen. « L’expérience du sacré, c’est vivre le bonheur du monde dans les choses les plus simples, c’est réaliser que les choses les plus ordinaires sont animées dans leur intériorité par une présence extraordinaire », Jean Letschert, Hindouisme.

Le chamanisme est, avec les rites funéraires, l’expression la plus ancestrale du sacré. Les transes du chamane constituent un voyage sacré dans le monde des esprits, qui est celui de la nature dans sa totalité. Leur but est de concilier les bonnes grâces de ces esprits avec la communauté humaine et de souder celle-ci autour du rite chamanique.

Les religions païennes sont caractérisées par trois aspects : polythéisme, la nature est la manifestation du divin (théophanie), les divinités sont féminines et masculines. Ces religions païennes ont institué une hiérarchie avec  les dieux, les demi-dieux et les héros légendaires.
La Grotte de Chauvet contient des représentations d’animaux et d’une seule femme datant de 35.000 ans. Elles suggèrent des liens forts avec les esprits de la nature.

Les neurosciences s’intéressent aujourd’hui aux états modifiés de la conscience par les pratiques religieuses et sacrées : méditation, prière, liturgies collectives religieuses ou laïques, fêtes dionysiaques. Les effets du sacré vont du bien-être, à la pleine conscience des bouddhistes, à l’extase mystique, parfois à l’hystérie. C’est lorsque le sujet perd le contrôle, qu’on parle de psychopathologie. Il semble que les pratiques sacrées ont des effets similaires à certaines drogues.
Le sacré peut entrer par irruption dans la vie des personnes : guérisons miraculeuses (Lourdes), visions (Jeanne d’Arc), conversions subites (St Paul, Paul Claudel), extases (Nuit de feu de Pascal).
Le sens du sacré est profondément ancré dans le système mental humain.

Les expressions du sacré
Elles sont multiples et protéiformes. Sacré religieux, patriotique, éthique (la vie, la dignité), culturel (la langue, les humanités), personnel (l’intime, le privé, la famille, les objets souvenirs, les pratiques).
Sacralisation des idoles : les chefs, les stars, les saints, les gurus, les savants, les idéologies (Marx), le matérialisme.
Ferveurs sacrées des rassemblements de masse politiques, religieux, sportifs, musicaux, les pèlerinages.
Certaines personnes, objets ou lieux liés à des émotions et des souvenirs heureux ou malheureux peuvent devenir sacrés dans l’intimité de chacun.
Architecture sacrée.
Art sacré.
Danses sacrées.
Géométrie sacrée (les cinq solides de Platon, les cathédrales et temples, les mandalas, spirale du nombre d’or).
L’ésotérisme et les rites initiatiques (hermétisme, pythagorisme, Kabbale, alchimie, gnose, la quête du Graal, etc.).
La quête scientifique, le progrès (astrophysique, physique des particules, sciences du vivant)
Histoire sacrée. «J'habite une blessure sacrée, j'habite des ancêtres imaginaires, j'habite un vouloir obscur», Aimé Césaire
Langue sacrée.
Musiques, chants sacrés dans toutes les religions.
Mystères sacrés, (Eleusis).
La maladie sacrée, (l’épilepsie selon Hippocrate).
Prostitution sacrée, dans l’antiquité, dans certains temples pour honorer les divinités de la fertilité.
Textes sacrés, (Tora, Bible, Coran, Evangiles, les prières).
Traditions sacralisées, (voile, rituels, aliments kasher ou halal).
Eaux sacrées, (Gange, Lourdes, baptême).
Lieux sacrés, Sinaï, Voie sacrée près de Verdun, temples, pèlerinages.
Les saints des religions.
Les références culturelles quasi sacrées, académiques ou spécifiques à certains milieux : Einstein, Freud, Lacan, la psychanalyse, Marx (communisme), Milton Friedman (libéralisme économique), Montaigne, Galilée, Homère, Virgile, Godard, Méliès, Sartre, Foucault, Deleuze, Derida, etc.

Les lieux sacrés.
Les lieux sacrés sont limités, entourés d’une frontière (temple, ville). Le sacré est aussi symbolisé par l'élévation, le pic, le clocher, le minaret, les montagnes sacrées (Sinaï Israël, Mont Fuji Japon, Machu Pichu Pérou, Urubu en Australie).
« Le prof a perdu son estrade et le respect des parents d’élèves » dit Régis Debray.
 
Il existe des terres sacrées, là où sont enterrés les ancêtres. Elles génèrent régulièrement des conflits encore aujourd’hui sur les terres tribales africaines ou en Amérique et en Australie entre les populations natives et les colonisateurs
La construction de lieux sacrés (pyramides, mégalithes, temples, cathédrales, monastères, palais royaux) mobilisent des richesses considérables de la collectivité et disproportionnées au regard des richesses du peuple. Le sacré a un coût économique énorme. Il participe à l’ostentation des richesses et de la puissance comme le potlatch, les temples, les palais, inhérente à la plupart des sociétés.

Les lieux, les textes, les traditions deviennent sacrés
De nombreux lieux sacrés sont repris lorsqu’une religion en rencontre ou en supplante une autre : La Mecque, Ephèse, Rome, Jérusalem, certaines cathédrales sur des lieux druidiques.
Dix Commandements de Dieu de Moïse seraient pris du Livre des Morts égyptien et du Code d'Hammourabi (datant de plusieurs siècles avant les Hébreux).
Les traductions et les narrations multiples engendrent des glissements de sens des textes. Des métaphores ou des paraboles sont prises au sens littéral et deviennent des vérités dogmatiques et historiques.
Il en est de même des rites religieux ou laïques (Noël, solstices, baptêmes, rites de passage).

Le sacré rassemble.
Le haut lieu fait lien. Les pèlerinages, Delphes, La Mecque, Lourdes, Bénarès, les jeux olympiques, les matchs de football, les concerts classiques ou rock font vibrer ensemble.

Le sacré interdit.
Un lieu sacré a ses comportements prohibés et ses zones réservées à des initiés et des ayants-droits et interdites aux autres. La sacralité impose l’inviolabilité. Il n’y a pas de sacralité sans pénalité.
Le sacré est hors système marchand : reliques, organes, sang, certaines œuvres d’art comme la Joconde, ne sont pas vendables (en principe).

Le sacré divise et pousse au crime.
Il serait fastidieux de reprendre tous les crimes commis au nom du sacré religieux ou laïque au cours de l’histoire. La carte indique qu’aujourd’hui encore les violences religieuses s’exercent pour les trois quarts de l’humanité. Les religions sont nées dans le conflit et y survivent. Un signe sacré d’appartenance cache toujours mal celui de l’exclusion et la diabolisation de l’autre. Toute sacralisation prépare un conflit et fait le lit de crimes contre l’humain et l’humanité, selon Regis Debray dans « Jeunesse du sacré ».
Ces crimes, souvent au service de causes étrangères à la religion, s’appuient sur des lectures littérales des textes sacrés qui comportent encore des « versets douloureux » demandant le massacre des impies. Les théologiens éclairés, qui aimeraient bien balayer devant leur porte, n’arrivent pas à faire abroger ces textes en raison de leur sacralité. Ceux-ci, nous disent-ils, doivent être pris dans un sens symbolique du combat intérieur. Ce qui n’est évidemment pas l’interprétation de tout le monde.

Le blasphème.
Le blasphème est source de renouveau. Jésus a été condamné pour blasphème, selon les us en cours. La force de l’Occident depuis la Renaissance est en fait liée à la profanation de proche en proche des dogmes scientifiques, religieux ou politiques. Le primat sacralisé de l’individu sur le groupe constitue aujourd’hui une force d’attraction planétaire. Le bouddhisme, le judaïsme, le christianisme ou l’islam, malgré bien des vicissitudes, proposent, mais pas toujours, la quête de la sainteté intérieure de la personne plutôt que celle de la sacralité extérieure des tabous et rites collectifs.

Mais on assiste aussi dans notre société du spectacle à l’instrumentalisation du blasphème : la publicité, l’art, le théâtre, le cinéma. La victimisation des blasphémateurs et des blasphémés profite aux deux.  

La dérision
La dérision tout comme le blasphème accompagne le sacré : théâtre (Molière, Tartuffe), carnaval, aphorismes (« si Dieu existe, j’espère qu’il a des excuses », Woody Allen), blagues sur le pouvoir politique ou la religion.

Le sacré est instrumentalisé
Selon Régis Debray, le temps d’héroïsme et de sacrifice des combattants de la Grande Guerre est aussi l’occasion pour d’autres citoyens de s’enrichir ou de se soustraire à leur devoir patriotique.
Le sacré est source de pouvoir laïque et religieux. Il assure l’emploi, le gîte et le couvert, parfois la richesse, de pans entiers de populations à travers le monde (monastères, armées, oligarchies).
Les ressources de matières premières, pétrole et gaz notamment, avec leurs lobbys militaro-industriels ou les chefs de guerres locaux stimulent aujourd’hui les conflits à prétextes sacrés. Le sacré de l’histoire est probablement lié aux besoins de main-d’œuvre bon marché des sociétés sous formes d’esclaves, de soldats, de galériens, de serviteurs, de serfs et aujourd’hui de ressources d’énergies premières et de minerais.
Tout temple a ses marchands du temple.

Les pistes de réflexions pour le groupe
Qu’est-ce que le sacré pour vous ?
Pourquoi le sacré religieux est-il contesté comme superstition ?
Pourquoi le sacré humain est-il considéré comme simple produit de substitution ?
Avons-nous besoin de sacré ? A quoi aspirons-nous ? Pouvons-nous nous en passer ? Peut-on revendiquer l’effacement de toute forme de sacré ?

Propos lus ou entendus et notés
-          Hervé C. (théologien catholique) : "Le sacré est un concept éminemment ambivalent. Le sacré, chez les civilisations dites “premières” est à la fois « tremendus », qui fait peur, et objet d’attraction, donc de vénération ou d’adoration. Le Dieu de la Bible est à la fois celui qui fait peur et celui qui délivre de la peur (cf. le “n’aie pas peur, petit troupeau”, de Jésus, dans Saint Luc). Le problème du sacré (religieux), aujourd’hui, est d’arriver à se libérer de son aspect sacrificiel (cf. René Girard). Il reste à ce point englué de connotations négatives que pour ma part, je préfère m’intéresser à la transcendance. Par ailleurs le sacré, sur un plan purement sociologique est ce qui doit rester intouchable : “Touche pas à mon enfant” (ou les “Intouchables”). Mais la transgression, voire la profanation est aussi parfois érigée en valeur : elle est prônée comme chemin de libération. Existe-t-il encore des sanctuaires universels, de nos jours ? Autre question : le sacré est-il, doit-il être, relié à un dieu (ou à Dieu), c’est à dire personnalisé (hypostasié, disent les Grecs) ? L’existence d’un dieu (ou de Dieu) est réputé fonder ou en tout cas conforter le sacré. Peut-on concevoir un sens du sacré qui ne se réfère à aucune transcendance, au risque de rester transcendantal et d’être soumis à la seule subjectivité, avec toutes ses déviances possibles ? Le sacré est-il circonscrit au religieux (à la religion), et doit-il être validé par un corps institutionnel garant de l’orthodoxie de la sacralité ? Toutes ces questions sont passionnantes à traiter. Une soirée n’y suffira pas..."

-          Arlette C. (Infirmière et artiste peintre) "Le Sacré me renvoie à la vie, à l'existence, à soi, à l'autre, aux autres, à la capacité d'émerveillement par la transcendance : poétique, affectif, spirituel. Quel est le plus sacré si ce n'est la vie de l'autre, des autres et de sa propre vie. Le sacré est de deux ordres : humain et cosmique, il me renvoie au point de départ de la vie : à la création."

-          Il y a un paradoxe à vouloir endiguer la violence par une violence sacrée.
-          Le sacré imposé ne dure pas.
-          Le sacré est un surinvestissement du désir dans l’absolu.
-          Plus le sacré est absolu, plus il est dangereux.
-          "Quand le mythe meurt, la musique devient mythique de la même façon que les œuvres d’art, quand la religion meurt, cessent d’être simplement belles pour devenir sacrées" (Lévi-Strauss 1971).
-          Pour faire société, il faut du sacré, par ex. la dignité humaine.
-          L’interprétation de la dignité pose problème, ex. l’avortement ou l’euthanasie.
-          Il faut faire la différence entre une valeur et son interprétation.
-          Toute société a besoin de totems du lien social par des objets.
-          Le sacré défie le temps.
-          Chacun a plusieurs sacralités, avec des hiérarchies.
-          Le sacré religieux sert à asseoir l’autorité laïque.
-          La sacralisation passe par  une histoire.
-          Il existe des sacralisations privées d’objets, de souvenirs, etc.
-          Le besoin de sacré est un besoin d’organisation, de sens et de sur-moi individuel et collectif.
-          Le sacré rassure.
-          Il est ambivalent, il ne rassure que sous l’aspect psychologique.
-          Son existence est effrayante.
-          C’est un sentiment, un ressenti. Il ne relève pas de la raison.
-          C’est ce que je m’impose à moi-même.
-          Il donne des raisons de vivre.
-          Le sacré est à la base de la création artistique.
-          Il donne des repères pour se réaliser.
-          Il n’y a pas d’art sacré, tout art l’est.
-          Il y a du sacré dans le vivant, ainsi que dans l’émerveillement du quotidien.
-          C’est l’ouverture aux sources de la vie, aux arbres, au soleil à la terre.
-          Le mystère ouvre notre rationalité.
-          Les institutions fédératrices et sécurisantes deviennent insupportables quand leur sacralité est prise en défaut.
-          On a sacralisé la finance.
-          La science contemporaine réenchante le monde (cosmologie, physique des particules, science du vivant).
-          La tragédie grecque constitue une catharsis par le sacré.
-          La pensée magique n’est pas le sacré.
-          Les religions ont canalisé le magique sans toute fois l’éliminer.
-          Les religions se sont approprié le sacré.
-          Les fêtes païennes ont été reconverties en fêtes religieuses.
-          Le rituel fabrique le sacré.
-          La famille, c’est sacré.
-          Le sacré est supérieur à l’homme. C’est ce qui est digne d’un respect absolu.
-          Le sacré ne représente rien pour moi. C’est simplement l’amour des uns pour les autres.
-          C’est un besoin de sublimation, une exacerbation du désir.
-          C’est intime, de l’admiration pour la beauté de ce qui me dépasse.
-          Chacun y met ce qu’il veut. Mais le sacré c’est encore et toujours autre chose.
-          Il faut désacraliser le sacré.
-          Je n’avais aucune notion du sacré.
-          Le religieux et le sacré, c’est différent.
-          Le fait d’être est le sacré.
-          Je suis un déçu de la religiosité. La personne seule est sacrée, d’où ma pratique du yoga.
-          L’institution du sacré et la soumission imposée me font peur.
-          Je n’entends pas l’appel du sacré.
-          Tout homme est une histoire sacrée.
-          Nous avons besoin de sens face à la mort, mais pas de religion.
-          Il faut du sens avant la mort.
-          Il n’y a de sacré qu’humain.
-          Le sacré relève d’une autre dimension.
-          Il faut distingue l’intime et le collectif.
-          Il y a trop de violence dans l’histoire. On n’a pas besoin de ce concept. Il suffit de l’émerveillement, de tabous et du respect de l’autre.
-          Le manque de définition claire du sacré c’est le vrai problème pour les sociétés.
-          Pour le chrétien, le sacré est relié à la transcendance et à Dieu. Il est reçu, révélé et non inventé. Le Christ est le médiateur.
-          Je ne suis pas réceptive au sacré collectif. Chacun peut devenir un être spirituel et aller vers la transcendance.
-          La terminologie oppose les gens.
-          Tout le monde a sa part de sacré.
-          L’homme a accédé au sacré parce qu’il est sapiens sapiens, il sait qu’il sait, il a besoin de sens.
-          Deux choses menacent l’humanité, trop de sacré ou pas assez.
-          « Il faut honorer les dieux mais garder ses distance », proverbe chinois.
-          Ce qui est sacré : liberté de penser, le doute, la priorité de la personne sur le groupe.
-          L’Homme ne peut pas se déchiffrer tout seul.



1 commentaire:

Esprit d'escalier a dit…

N'y a-t-il pas problème dans l'énoncé même du sujet?
"Le sacré est il toujours une valeur?"
Est il une valeur en lui même? N'est il pas plutôt un qualificatif, l'échelon suprême d'une échelle de mesure des valeurs?
Pour vivre ensemble, les hommes ont besoin d'avoir en commun quelque chose de plus grand qu'eux (valeur, dieu, idéal, mémoire, projet...) religieux ou non.
Les valeurs qu'on pourrait souhaiter universelles pourraient être: la vie, la tolérance, le respect mutuel et de soi même, la liberté absolue de conscience, l'amour fraternel.
L'art n'est sacré que lorsqu'il consacre une valeur sacrée. Peut il être sacré en lui même? A moins d'être l'oeuvre d'un monstre sacré ou le fruit d'une civilisation ancienne... N'est-ce pas là encore la mémoire qui est sacrée plutôt que l'oeuvre?
Le sacré est comme toute les conceptions humaines, ni permanent, ni universel. Il appartient soit à l'intime soit à une civilisation, il n'est ni permanent, ni universel, il évolue avec le temps et les nécessités.