Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

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+ La participation aux activités de l'association implique une éthique de neutralité et de tolérance ainsi qu'une étiquette de courtoisie. L’accès est libre à la plupart des activités.

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Station "L'homme et le cosmos"

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dimanche 30 janvier 2011

Compte rendu du café philo du 28 janvier 2011


« Peur, manger l’âme » , un film de Rainer Werner Fassbinder, Allemagne 1974.

« Vivre avec nos peurs ? »

Quelque trente-cinq personnes ont participé au café philo dans le nouveau local du parc de la mairie de Margency. Ce local, un peu plus grand et silencieux que le précédent, apporte un meilleur confort propice à la réflexion collective. Parmi la douzaine de sujets proposés par les participants, nous les avons choisi, par vote démocratique, pour les deux prochains mois. Le vendredi 25 février 2011, le thème sera « La tyrannie des mots » et le 25 mars : « A quoi sert l’indignation ? »

« Vivre avec nos peurs ? »
De nombreux livres ont paru dans les dernières années autour de la problématique de la peur. A ce titre, il est intéressant de constater l’évolution croissante, au cours du XXème siècle de l’occurrence du mot peur dans les millions de livres numérisés par Google. Voir l’application http://ngrams.googlelabs.com/



Il est remarquable aussi d’observer, grâce à cette application informatique, la croissance pour les mots tels que menace, angoisse, manipulation, viol ou la décroissance pour  crime, courage, crainte.
Les objets des peurs sont multiples : mort, ennemi, étranger, misère, abandon, violence, animaux, inconnu, etc.
Pour Freud, il existe trois sortes de peurs : la peur réelle devant un danger réel, l’angoisse névrotique et la crainte morale face à un sur-moi.
La rationalisation scientifique consiste à évaluer un risque comme le produit de sa probabilité d’occurrence multiplié par le dommage causé. Les compagnies d’assurance et les industries à risque utilisent cette base de raisonnement. Les opinions publiques, médiatiques et politiques y semblent largement inaccessibles. Ceci entraine le développement de fausses peurs et l’ignorance de vrais risques.
La peur est une stratégie de survie existant probablement dès les premières formes de vie. Elle est un signal de notre instinct animal devant le danger. Du point de vue neurologique, la peur met en jeu les zones du cerveau de l’amygdale et de l’hippocampe, qui induisent les réactions physiologiques, tandis que le cortex préfrontal participe au contrôle raisonné de la peur chez les mammifères les plus évolués.
La peur possède des dimensions individuelles et collectives.
Les situations anxiogènes sont : traumatismes liés à de mauvaises expérience, rumeurs, l’inconnu, harcèlement médiatique, exil en terre étrangère, harcèlement au travail, harcèlements administratifs et policiers, racisme, etc. L’ appréciation de ces situations anxiogènes peut être fondée ou fantasmée.
La peur comporte des aspects positifs : la peur du gendarme, des dieux ou du qu’en-dira-t-on fondent l’ordre social. La peur de la bombe atomique a évité le déclenchement d’une troisième guerre mondiale après 1945.
Pourquoi paradoxalement le sentiment de peur croît-il dans notre société qui n’a jamais été aussi sûre qu’aujourd’hui ? Plusieurs réponses sont proposées : le changement s’accélère sans cesse ; on a prise sur rien ; les liens sociaux sont fragiles ; certaines valeurs, comme le courage ou l’effort, tombent en désuétude. Selon Jean Baudrillard (1929-2007) la mondialisation multiplie les facteurs de risques. Tout se passe comme si la somme des facteurs de peur réelle et d’angoisse fantasmée était constante.
En politique, comme dans les religions, la peur a toujours joué un grand rôle dans la domination sociale. On se rappelle l'antique adage des césars romains, également adopté par le Prince de Machiavel (1469-1527) : « Oderint dum metuant », « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ». Hobbes (1588-1679) a constaté que l’homme à l’état de nature est un loup pour l’homme. Montesquieu (1689-1755) et Locke (1732-1704) ont tout de même fait remarquer que seuls les despotes gouvernent par la peur.
La Révolution française en 1793 a inventé et exporté la terreur d’Etat. Pour Robespierre (1758-1794), et sans doute pour tous ses disciples des siècles suivants, « le ressort du gouvernement populaire en révolution est la fois la vertu et la Terreur ; la vertu, sans laquelle la Terreur est fausse, la Terreur sans laquelle la vertu est impuissante».
Les régimes totalitaires et autoritaires quadrillent et terrorisent leurs sociétés par des systèmes de surveillance et de répression justifiés par la peur d’ennemis. Les démocraties plus modernes, souvent par populisme, instrumentalisent et mettent en spectacle pour l’opinion publique des peurs fondées ou exagérées. La stigmatisation de boucs émissaires est une technique séculaire de conjuration ou de détournement des peurs collectives. Celles-ci inspirent non seulement à l'industrie du spectacle, mais aussi profitent à des lobbies militaro-industriels , pétroliers, pharmaceutiques, de matériel de surveillance et de détection électronique, de services sécurité ou des idéologues. Les marchés de la peur dans ces domaines représentent des milliards d’euros chaque année dans le monde. « Le terrorisme fait vivre plus de gens qu’il n’en tue ».
Le principe de précaution, voté en France en 1995, est souvent invoqué pour légitimer certaines peurs et l’affairisme qui en découle. La grippe H1N1 en 2009-2010 a été bien moins grave qu’une grippe saisonnière normale et a coûté des centaines de millions aux contribuables.
 Les religions, quant à elles, ont exploité à l’envi dans le passé, la peur de l’enfer et les chasses aux sorcières. Certaines persistent. D’un autre côté, elles se proposent toutes de surmonter les peurs par la foi, par des pratiques rituelles collectives, par des offrandes et des prières pour attirer la bienveillance des dieux. Pour le bouddhisme, la libération de la peur passe par la libération du Moi, qui est considéré comme une illusion. Pour le christianisme, le Dieu d’amour, miséricordieux et bienveillant s’est incarné dans l’humanité et celle-ci n’aurait donc rien à craindre, hormis elle-même.
La paix de l’âme a de tout temps une quête des humains depuis l’ataraxie des philosophes épicuriens jusqu’aux quelque quatre cents psychothérapies répertoriées aujourd’hui dans le monde, y compris la méditation et le yoga.
Les pratiques magiques pour conjurer ou rationaliser le destin (occultisme, amulettes, voeux, astrologie, etc. ) contribuent à apaiser les peurs de l’impondérable et restent très en vogue dans les sociétés modernes.

Voici quelques réflexions entendues :
-          Il faut apprivoiser la peur.
-          Parler de la peur la fait exister. Seule la peur de la peur existe.
-          Le sentiment de peur dépend de l’état psychologique.
-          La peur est un moyen de se mobiliser collectivement. Elle resserre les liens sociaux.
-          Dale Carnégie : imaginer le pire, pour imaginer la solution au pire.
-          Il y a des peurs non contrôlables : paniques individuelles ou collectives.
-          Face à la peur , trois attitudes : fuite, combat, inhibition.
-          Une quatrième attitude possible : l’humour.
-          L’acteur talentueux a toujours le trac.
-          L’action est un remède à la peur.
-          Le monde du travail est anxiogène.
-          Peur du déclassement social. Nos enfants vont vivre moins bien que nous.
-          Nous sommes démunis face à certaines peurs.
-          Nos peurs actuelles sont les résurgences de nos peurs d’enfance.
-          On ne peut pas vivre sans peur.
-          La peur augmente l’audimat.
-          La vie facile ne nous incite pas au courage.
-          L’enfant échappe à la peur par le jeu. L’adulte aussi.
-          La peur lie la société.
-          Chaque époque a ses peurs.
-          Pouvons-nous choisir nos peurs individuelles ou collectives ?
-          Plus forts que la peur : le désir, la passion, l’addiction aux drogues.
-          Le pire des risques, c’est de vivre sans risque
-          La peur peut être jouissive, l’adrénaline de la prise de risque fait du bien.
-          La confiance est essentielle pour faire face à la peur.
-          J’ai peur de la folie humaine.
-          Certaines peurs de l’enfance ancrées dans l’inconscient sont insurmontables.
-          Le courage manque aujourd’hui. Comment apprendre le courage aujourd’hui ?
-          Le chevalier Bayard a voulu mourir la face dirigée vers les ennemis.
-          Nous vivons dans l’illusion d’une société aseptisée.
-          On peut apprendre à vivre avec ses angoisses.
-          La peur est liée à l’imaginaire.
-          L’écoute des conversations dans le train indique que beaucoup de gens vivent en permanence dans le conflit et dans la peur.
-          Seuls1 % des étudiants français se lancent dans la fondation d’entreprises à l’issue des études.
-          Un chef d’entreprise : « J’aime le risque ».
-          La peur apparaît comme l’ultime mode de gouvernance dans nos démocraties.
-          Antidote à la peur : confiance en soi et en sa destinée. Œuvrer pour une grande cause. Se dépasser.
-          Nous chasserons nos peur ensemble.
-          Aidons ceux qui galèrent seuls à chasser leurs peurs.
-          Ayons confiance les uns dans les autres.

1 commentaire:

esprit d'escalier a dit…

La société actuelle, par l'effet de certains lobbies (celui des assurances et celui des avocats entre autres, relayés par les médias...) promeut la sur-protection. La baisse de la notion de courage en est une des conséquences, comme la disparition lente du sens des responsabilités. Beaucoup se sont accordés à reconnaître que leurs peurs étaient principalement dirigées vers l'avenir de leur descendance. Ne faudrait-il pas que chacun, dès à présent, procède à ses choix de vie, de consommation etc... en ayant présent à l'esprit, les conséquences que ces choix immédiats auront sur les habitants de notre belle terre dans les générations futures? Non pas prévoir et organiser un avenir qui n'appartient qu'à eux , mais faire en sorte que nos options d'aujourd'hui n'épuisent pas les ressources sans mesure, ne laissent pas aux autres les reliefs peu ragoûtants de nos festins de nantis.