Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

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samedi 25 septembre 2010

Compte rendu du café philo du 24 septembre 2010 "Oublier le passé..."




Nous étions 32 à participer à ce café philo de la rentrée dans la pâtisserie Piérol de Margency. Le sujet « Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? », qui avait été donné au bac 2010 en série L, a mobilisé les habitués plus quelques nouveaux. Le site Internet de Philosophie Magazine propose un corrigé-type de ce sujet et mérite d’être consulté.


La nature de tout temps a intégré dans son évolution des processus de destruction et d’oubli du passé. Chaque être vivant est la simple réplication de son ancêtre immédiat. L’oubli constitue un avantage pour l’évolution des espèces.
Les sociétés et les individus vivent et se construisent dans un présent bordé par un horizon du passé et un autre du futur. La conscience a besoin d’inclure dans le présent à la fois le passé et la projection dans le futur. Notre libre-arbitre également.
 Notre système cognitif gère en permanence la mémoire et l’oubli. Notre mémoire semble avoir son siège non seulement dans le cerveau, mais également dans tout l’organisme ainsi que dans les signes et symboles qui peuplent notre environnement et notre langage. La mémoire est une interrelation de signes. Un souvenir seul n’existe pas, il se définit par  rapport à d’autres souvenirs, à l’instar des mots d’un dictionnaire.
La mémoire, avec laquelle nous façonnons l’avenir, relève de trois ordres : le factuel, l’émotionnel et l’inconscient. L’émotionnel et l’inconscient déforment parfois la perception du factuel qui en principe devrait guider la raison. Le factuel doit être relativisé car il est sujet à interprétation.

Les leçons de l’histoire sont délicates à tirer en raison de la conjonction de causes multiples pour un évènement donné.
On ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière, disait Héraclite, le philosophe grec. L’histoire ne se reproduit jamais à l’identique, mais certaines causes génériques peuvent conduire à des situations similaires. La rivière reste la rivière, pendant un certain temps du moins.
Les phénomènes sociétaux continueront à évoluer à l’avenir lorsque les acteurs d’aujourd’hui auront disparu. Il s’agit de phénomènes complexes, où tout interagit avec tout. Comme la météo, ils sont théoriquement et pratiquement imprédictibles au-delà d’un certain horizon temporel. « Les prédictions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir », ironisait Pierre Dac. Des ruptures et des phénomènes nouveaux qui émergent ne sont pas clairement déductibles de la modélisation du passé. 

Les nouvelles technologies ont induit en quelques années des transformations radicales et imprévisibles des cultures. Jusqu’à présent, les sociétés humaines ont toujours évolué avec des horizons de mémoire temporelle, d’espace et de culture restreints. Il s’agissait sans doute d’avantages sélectionnés par l’évolution pour fonder des identités sociales viables. Les technologies de l’information actuelles permettent de ne plus rien oublier et de ne plus rien cacher à personne. Le monde va être conduit vers de nouveaux modes de fonctionnements, stables ou instables, tributaires de cette diffusion globale des informations.
Se donner un avenir c’est tenter de créer des conditions de survie relativement stables dans un horizon de temps restreint avec les moyens que nous pouvons maîtriser. Se donner un avenir c’est aussi tenter de contribuer à un monde de moindre souffrance, de plus de justice, de meilleure possibilité de vivre ensemble. Aujourd’hui l’avenir de l’humain passe également par le souci de la planète avec son climat et sa biosphère.

La mémoire du passé est douloureuse dans bien des domaines individuels ou collectifs. Le passé est ce qu’il est, mais ne devrait pas constituer une fatalité absolue ni pour l’individu, ni pour la société. Il faut tirer les leçons des erreurs et des drames passés. Toutefois la proclamation de la vérité objective est-elle toujours de mise ? Il est sûrement des circonstances où l’oubli est la meilleure solution : un criminel qui a purgé sa peine, quelqu’un qui veut refaire sa vie, une victime de maltraitance, le spectateur d’atrocités. Il faut pouvoir se refaire un semblant de virginité de la mémoire par le travail sur soi voire par le travail au sens propre, qui a la vertu parfois de remettre les idées en place. Combien de temps les crimes doivent-ils être imprescriptibles ? 

La plupart des pays sous-développées économiquement et démocratiquement le sont en rapport avec l’instrumentalisation de faits historiques, - certes indéniables comme l’esclavage, la colonisation ou les génocides - et de traditions religieuses et patriarcales. L’entretien des hostilités vis-à-vis d’un ennemi ou la victimisation réelle ou fantasmée sont des moyens archaïques encore bien en cours pour maintenir de l’identité et du pouvoir dans un groupe.
Il faut laisser le temps au temps pour refermer les cicatrices de l’histoire sans en rajouter, tout en sachant que ces cicatrices existeront toujours.

La nature humaine possède en général l’admirable propriété de pouvoir faire le deuil des malheurs subis. Le travail de deuil, ce n’est pas l’oubli, il débouche sur la possibilité de vivre raisonnablement avec le souvenir du malheur. Les cures psychanalytiques peuvent y contribuer. Ce travail de deuil enrichit l’expérience humaine. La rumination l’appauvrit.

Les discussions et les contributions des participants se sont articulées autour de deux questions : « Les raisons d’oublier le passé »  et « Les bons usages du passé ». Les aspects individuels et collectifs ont sous-tendu les propos. 

Voici quelques réflexions notées.
- Le verbe « oublier » devrait être pris au sens large à savoir « dépasser » pour permettre de vivre ensemble.
- Pour représenter le passé, le présent et le futur, on peut utiliser la métaphore de l’arbre avec les racines, le tronc et le feuillage.
- Autre métaphore : en informatique, il faut une bonne mémoire et un bon logiciel.
- Passé, présent et avenir sont inséparables.
- On ne sait pas qui maîtrise quoi dans la mémoire collective. Pour la mémoire individuelle c’est la personne elle-même. Encore que ...
- L’individu a, en général, une seconde chance, la collectivité non.
- Le passé est irréversible, mais on peut le réinterpréter.
- Les migrants doivent assumer leur passé pour construire l’avenir dans le pays d’accueil.
- Les mensonges d’Etat ne sont jamais rentables.
- Pour enjoliver ou dénigrer le passé, on construit des histoires.
- L’oubli du passé n’est pas de l’ordre de la simple volonté.
- « La jeunesse d’aujourd’hui oublie les valeurs »...
- L’avenir c’est le devenir.
- L’avenir, c’est l’espoir.
- L’avenir a un long passé.
- Le passé est inscrit dans les mots, selon Bourdieu.
- Il faut visiter le passé pour le sublimer.
- "Je respecte le passé."
- Il faut penser aux enfants adoptés venant d’autres pays.
- Le passé, c’est l’expérience.
- « Je me fiche du passé et de l’avenir, je crois à la providence. »
- « Il faudrait parler aussi de l’inconscient et de l’éducation. »
- « Si tu veux savoir où tu vas, souviens-toi d’où tu viens .»
- « Le mémoriel n’empêche pas d’être volontariste »
- « On se construit avec et contre le passé. »
- « Mai 68 m’a fait devenir conservateur. »
- « Il n’est pas sain d’oublier le passé. »
- L’avenir se passe toujours autrement que prévu.
- La volonté peut infléchir l’avenir.
- « Le futur et le passé sont incertains, c’est ce qui rend le présent supportable. »
- La cure psychanalytique permet de rompre avec les souvenirs négatifs.
- Sur le plan collectif, il faudrait trouver un équivalent de la cure psychanalytique.

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