REVOLTE | REVOLUTION |
Camus est pour la révolte contre la révolution Individuelle et collective Ouverte à des vérités multiples Justice, dignité, solidarité sont les garde-fous Part de ce qui est Partielle Optimiste Objectif pas nécessairement défini Pas toujours raisonnée Se remet parfois en cause Fondement psychologique Existe des révoltes sourdes Episodique Risqué | Sartre défend la révolution Généralement collective Se réfère à une idéologie N’exclut pas la terreur Part de ce qui sera Globale Pas nécessairement optimiste Objectif parfois défini Raisonnée par les meneurs Se remet rarement en cause Inscrite dans des actes Existe des révolutions invisibles (technologie) S’inscrit dans l’histoire. Risqué |
samedi 27 mars 2010
Compte rendu du Café philo du 26 mars 2010 sur le thème « La Révolte »
Albert Camus (1913-1960)
Vingt cinq personnes ont participé dans la boulangerie Pierol de Margency (95) à cette soirée de réflexion sur le thème de la révolte.
La notion de révolte couvre un large spectre allant de l'indignation vertueuse à l'acte violent.
Les actes de révoltes individuels ou organisés s’inscrivent dans ce spectre : inaction par fatalisme ou force d’inertie, simple récrimination, discours vertueux avec stigmatisation de prétendus responsables, abstention électorale, vote aux extrêmes, désertion, engagements intellectuel, engagement politique, associatif, militant ou religieux, opposition pacifique, action humanitaire, activisme, désobéissance civile, engagement armé et/ou terroriste, sacrifice personnel.
La révolte se réclame en général des valeurs morales telles que la justice ou la compassion ainsi que de la survie ou de la défense d’intérêts personnels.
La révolte est source de renouveau et de création sociale (lutte des minorités, femmes, Luther King), spirituelle (Bouddha, Jésus), artistique (surréalisme), scientifique (Copernic).
La musique peut constituer un support de la révolte : chants révolutionnaires, jazz, beat generation 1950, rock, Brassens, Ferret, Brel, rap. Celle-ci est à la fois instrument éxutoire, de prise de conscience ou de rassemblement.
Révolte comme phase de la vie, adolescence. Elle participe à la constuction de la personnalité.
Engagement politiques des intellectuels : Sartre, Beauvoir, Aron, Foucault, par exemple. L’intellectuel, selon Sartre, « aide les hommes à soulever ensemble les pierres qui les étouffent ».
Les révoltes discutables: jean déchiré vendu à 320 euros (c’est révoltant...), vestimentation de révolte conformiste, purement verbales, excès verbaux. Révoltes romantiques (tee shirt à l’effigie de Che Guevara). Chants, poésie révolutionnaires. Tag, vandalisme.
Les révoltes suicidaires : L’indivi du seul a peu de chance de voir aboutir sa révolte lorsqu’il est à la merci de pouvoirs discrétionnaires tels que polices, armées, prisons, régimes totalitaires, admistration, hôpitaux psychiatriques, maisons de retraite. Ces révoltes individuelles ne sont pas vaines mais causent beaucoup de victimes avant d’aboutir.
Révoltes et révolutions sont légitimés ou délégitimés par la suite de l’histoire (résistants, terroristes).
Les arguments et stratégies des révoltés et des contre-révoltés :
Référence à un ordre naturel ou transcendant (esclavage, droit divin, justice)
Dénigrement des parties adverses au nom de la morale par la mise en exergue d’exactions réelles ou imaginées, voire commises par son propre camp.
Les dérives des révoltes et contre-révoltes :
Remplacement d'une tyrannie par une autre.
Dérives de banditisme, de prédation, de violences sexuelles. Les révolutionnaires et les contre-révolutionnaires se reprochent en général mutuellement ces comportements.
Manipulation de révolutionnaires naïfs par des pouvoirs en place pour justifier la répression.
Comment limiter les révoltes violentes
Démocratie, élections, état de droit, séparation des pouvoirs, contrôle des polices et des armées, lutte contre la corruption, le banditisme et le clanisme, liberté des médias, promotion de la société civile.
Comment les états tentent de juguler les révoltes
L’intimidation, la propagande sécuritaire, la télé et la consommation nouveaux opiums du peuple, la corruption des intellectuels, la criminalisation des révoltés, l’instrumentalisation des religions, la censure, le football, guerre et menace extérieures.
Bilan des révoltes et révolutions
Elles sont nécessaires, elles sont le moteur de l'évolution des sociétés. Elles sacrifient toutefois souvent des victimes, innocentes en majorité, autant parmi les ennemis des révoltés que parmi les révoltés ou leurs affiliés eux-mêmes.
Différences entre révoltes et révolution.
Voici un ensemble d’arguments entendus sur la différence entre révolte et révolution
Egalement entendu :
Selon Aron, c’est une hypocrisie (sartrienne) de laisser croire qu’une société peut vivre sans ordre.
La résistance à l’oppression est inscrite dans la loi.
La révolte est souvent retenue par l’entourage.
Actuellement une centaine de cercles de silence se réunissent régulièrement pour protester contre les conditions de vie dans les centres de rétentions administratifs.
L’amour prime(rait) sur la loi, selon le christianisme.
La philosophie orientale recommanderait au sage de ne pas commettre d’acte de révolte, mais de se retirer dans la méditation en attendant d’agir au bon moment.
L’engagement humanitaire est un moyen concret d’exprimer la révolte.
La complexité des sytèmes politiques et économiques fait qu’on ne sait plus contre qui se révolter. Il est difficile de mener une révolte contre les banques ou les lobbies industriels.
Se révolter c’est exister.
Le testament de Gandhi, c’est sa vie.
La révolte n’est pas une fin en soi.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire