Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

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+ La participation aux activités de l'association implique une éthique de neutralité et de tolérance ainsi qu'une étiquette de courtoisie. L’accès est libre à la plupart des activités.

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Station "L'homme et le cosmos"

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Programme

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samedi 30 janvier 2010

Café philo du 29 janvier 2010 - compte rendu



"Je suis un Brésilien de pure race, c'est-à-dire un mélange de Portugais, de Noir, d'Indien, d'Italien, peut-être aussi d'Allemand et de Juif" (Jorge Amado)

Nos identités sont-elles multiples ?

Plus de 40 personnes, dont un bon nombre de nouveaux participants, se sont réunies ce vendredi 29 janvier 2010 dans la boulangerie-pâtisserie Piérol de Margency. Comme chaque fois, nous avons été chaleureusement accueillis par Aurélia et Antony. Il convient de les remercier pour le supplément de travail que nous leur causons. Voici un essai de synthèse des réflexions qui ont  fusé au cours de cette soirée très animée.
L’identité nationale, en débat aujourd’hui en France pour des raisons de stratégies politiques et électorales, n’est qu’un des aspects du concept d’identité.
La différenciation et les interactions du soi et du non-soi sont à la base de toute création et de toute évolution. « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » dit le livre de la Genèse. Des entités porteuses d’identités propres existent à toutes les échelles de tailles de la matière inerte, des êtres vivants et des organisations d’origines humaines.
Les identités sont caractérisées par une multiplicité d’aspects et propriétés.
Toute entité est tributaire pour sa survie des autres entités du même type ainsi que de ses rapports avec les entités sous- et sur-ordonnées. Elles se construisent par influences réciproques, mélanges, métamorphoses et évolutions individuelles ou collectives.
Le soi et le non-soi sont plus ou moins imbriqués selon le point de vue et les échelles d’observation. Exemples, les symbioses, les cultures, les langues, les races, les groupes sociaux.
Dans les systèmes complexes, le phénomène d’émergence fait apparaître des propriétés et des identités souvent imprévisibles.
Les identités humaines sont caractérisées par deux échelles de tailles et de fonctionnement : l’individuelle et la collective.
L’identité de l’individu est la résultante de son patrimoine génétique, de sa formation par son environnement, des hasards de la vie et de son libre-arbitre. Le poids respectif de chacune de ces composantes est essentiellement variable au cours de la vie et d’un individu à l’autre. L'identité évolue au cours de la vie. Elle est aussi fonction, à tort ou à raison, du regard de l’autre  sur la personne et sa collectivité d'appartenance. Mais on perd son âme lorsqu’on n’existe que par le regard de l’autre. Il y a un équilibre à trouver entre l’être et le paraître.
Des identités collectives ont toujours émergé et structuré naturellement les groupes humains (sang, famille, clan, nations, religion, travail). Elles représentent pour les individus, globalement et à long terme, des avantages sélectifs dans le domaine de l’espérance de vie, de la sécurité, de la transmission de savoirs et de la mise en commun des ressources matérielles. Les identités collectives font le plus souvent appel à des normes relativement rigoureuses et sont, dans ce sens, moins complexes à caractériser que des identités individuelles. Ces identités collectives génèrent des hiérarchies sociales plus ou moins avantageuses ou contraignantes pour l’individu. Les religions ou les Etats, pour l’essentiel, contribuent à donner du sens à la vie de chacun et faciliter le vivre-ensemble. Ces identités collectives s’appuient souvent sur la désidentification et la distanciation, voir l’inimitié par rapport aux autres identités. A l’intérieur, ce sont souvent encore des instruments de pouvoir, voire d’oppression et de domination au service de clans particuliers. Certaines identités sont meurtrières, selon Amin Maalouf.
Tout comme les espèces vivantes, les identités collectives ont sans cesse évolué au cours de l’histoire par l’équilibre instable entre le repli sur le soi et le mélange avec le non-soi.
La conception traditionnelle du soi dans le domaine social est appelée à de profondes révisions par la mondialisation des déplacements rapides d’humains, de savoirs, d’informations et de marchandises.

Une partie du débat a porté sur les différences subtiles de sens des termes soi, identité, personnalité, caractéristique, caractérisation.
Des similarités ont été vues entre les problèmes d’intégration des populations immigrées et les chocs culturels lors de fusions de grandes entreprises.
La peur de perte des repères a fait l’objet de nombreux développements.

Quelques remarques notées au passage :
Le Je c’est le jeu de chacun.
Le Je n’a qu’un sens grammatical.
Le code génétique est différent du soi.
Le soi est un invariant.
Le droit structure les identités.
Les Allemands de l’Est ont toujours des problèmes d’identité, vingt ans après la chute du Mur.
La dégradation de la langue française est un signe de la dissolution des identités.
Les enfants adoptés perdent-ils une partie de leur identité ?
L’identité individuelle est la somme des identités collectives acceptées par chacun.
L’école nous construit.
Je voyage beaucoup, je ne vois ni la couleur ni la religion des gens.
La laïcité et la république sont des instruments efficaces de gestion des identités.

2 commentaires:

filalinge a dit…

L’excellent compte-rendu du café philo du 29 janvier souligne bien le coté ambivalent des identités collectives. D’une part, elles jouent un rôle constructif dans l’élaboration et le bien être des individus qui s’en réclament. D’autre part, elles « s’appuient souvent sur la désidentification et la distanciation, voire l’inimitié envers les autres… » et à ce titre peuvent s’avérer régressives pour ces mêmes qui s’en réclament. Le communautarisme en fournit un remarquable exemple. Point de passage quasi obligé pour les nouveaux immigrants, immergés dans une culture inconnue parfois aux antipodes de la leur et en même temps frein sinon obstacle à leur intégration. Je suppose que les adeptes d’une communauté ne la trouvent jamais régressive, même si celle-ci les aliène. Le cas des sectes est à cet égard exemplaire. Alors, qu’est ce qui justifie à nos yeux que l’appartenance à une communauté (émanation concrète d’une identité collective) est constructive ou régressive (ou les deux) ? Nous raisonnons toujours par rapport à un système de valeurs que nous pensons universel. Les conflits proviennent de ce que ces valeurs ne sont pas unanimement partagées.
La découverte d’affinités entre deux identités personnelles constitue à mon sens la première des identités collectives et une des plus fécondes. Le couple est la communauté fondamentale, d’autant plus féconde et source de bonheur que sa cohésion est renforcée par l’amour. Mais n’oublions pas que l’instinct sexuel est un puissant moteur de recherche de ces affinités et que la nature nous manipule pour perpétuer l’espèce. Biologiquement, le couple hétérosexuel est une communauté très constructive car chacun sait qu’avec lui, 1+1 font rapidement 3, puis 4, 5 etc. Le couple est néanmoins beaucoup plus qu’un instrument pour perpétuer l’espèce. Il transcende les deux partenaires, combien d’hommes et de femmes exerçant de lourdes responsabilités admettent que la force qui les anime et les soutient est inspirée par leur compagne(on). A contrario, il n’est pas rare que l’impérialisme de l’un puisse inhiber l’épanouissement de l’autre et le faire régresser.

filalinge a dit…

Comme cela a été souligné, les identités collectives font fréquemment appel à une normalisation plus ou moins formalisée. Il me semble que plus la communauté associée à une identité collective est importante, plus cette communauté doit être administrée sur la base d’une normalisation détaillée. Si les communautés sont encapsulées les unes dans les autres (la copropriété, le quartier, la commune, le canton, la région, la nation…), les normes sont elles mêmes imbriquées et cohérentes avec celles pertinentes de rang supérieur (le règlement de copropriété doit être cohérent avec les articles du code afférent qui s’impose). La survie de la communauté implique sa « gestion » pour l’adapter aux changements constants de l’environnement, notamment au travers de l’évolution des normes. Il me semble que cette adaptation est d’autant plus efficace que la communauté est administrée de façon démocratique. La démocratie permet l’expression de toutes les compétences et le groupe transcende les individus qui le composent. Elle permet l’émergence de solutions originales et surtout instaure une culture du consensus qui favorise la résolution des conflits.
La mondialisation a engagé l’homme sur la voie de l’ultime identité collective de son espèce. Initiée il y a quelques siècles avec les grandes découvertes, elle se trouve brutalement accélérée avec la libéralisation des échanges et la libre circulation des biens et des personnes. La communauté humaine doit à présent asseoir cette mondialisation sur une gouvernance et un système de valeurs opposable à toutes les communautés. Les droits de l’homme en font naturellement partie mais sont insuffisants. Des institutions internationales sont en place mais ne couvrent pas tous les domaines, la normalisation est insuffisante et ces institutions n’ont pas les moyens de contrôle requis pour garantir la protection des individus et des minorités où qu’elles soient. La gouvernance mondiale requiert une constitution instaurant explicitement la démocratie. La tâche est colossale, mais nécessaire pour éviter à l’ultime identité collective son ultime conflit !…